Le président de la République Kaïs Saïed a poursuivi ses attaques contre le Fonds monétaire international (FMI) lors d’un entretien téléphonique, mercredi 14 juin 2023, avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
Selon un communiqué de la présidence de la république tunisienne publié sur ses réseaux sociaux, Saïed a exprimé sa position concernant les «prescriptions du Fonds monétaire international», déclarant à cet effet que «les accords de Bretton Woods ne sont pas une fatalité et ne déterminent pas le destin de l’humanité». Et d’ajouter que «les conditions ou les diktats du FMI sont inacceptables car s’ils étaient appliqués comme ce fut le cas en 1984, ils pourraient menacer pour la paix sociale», faisant allusion aux émeutes du pain que le pays a vécu suite à l’augmentation des prix de la semoule et des pâtes alimentaires sur le conseil du FMI, et qui ont fait des dizaines de morts.
Le président Saïed, dont le pays sollicite un prêt de 1,9 milliard de dollars, tout en s’engageant sur un certain nombre de réformes structurelles, dont celle relative à la levée progressive des subventions aux produits de base, ne rate aucune occasion pour signifier son volte-face.
Les dossiers de la migration et des relations stratégiques avec l’Union européenne ont aussi été évoqués avec le responsable européen.
Le chef de l’Etat a réaffirmé sa position à l’égard de la migration dite «irrégulière», appelant à adopter une approche collective qui s’attaque aux causes profondes de ce phénomène, et non pas uniquement aux conséquences de la migration. Il a, dans ce sens, rappelé sa proposition de tenir une conférence internationale regroupant les pays touchés par la migration irrégulière.
Il a aussi souligné que la Tunisie «ne peut garder que ses propres frontières», affirmant qu’il existe des réseaux de traite des personnes dans les pays des deux rives de la Méditerranée, impliqués dans ce phénomène, ajoutant que la «Tunisie refuse d’être un lieu de transit ou d’installation des migrants».
L’entretien téléphonique avec le président du Conseil européen a, par ailleurs, été l’occasion de mettre l’accent sur la nécessité de coopérer dans le domaine des énergies renouvelables.
Saïed a, dans ce contexte, souligné que la Tunisie dispose d’énormes opportunités de projets, compte tenu de son climat favorable à la production des énergies alternatives et renouvelables.
I. B.
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