En visite, depuis ce matin, jeudi 27 avril 2017, à Tataouine, Youssef Chahed n’a pas pu convaincre les protestataires remontés contre le gouvernement. Sa visite se poursuit…
Après le fiasco de la réunion de négociation avec les représentants des protestataires de cette ville du sud tunisien frontalière avec la Libye, visiblement fermés à toute proposition et exigeant des solutions immédiates, Youssef Chahed, a dû prendre congé de ses interlocuteurs aux cris de « Dégage » scandés par les manifestants en effervescence.
Il était pourtant optimiste et est arrivé à Tataouine accompagné d’une forte délégation gouvernementale composée de pas moins de 11 ministres, avec des propositions et des projets, mais qui n’ont pas convaincu.
Les protestataires, rappelons-le, sont soutenus par les bureaux régionaux de l’UGTT et de l’Utica, les deux principales organisations nationales pourtant associée au gouvernement d’union nationale présidé par M. Chahed, ainsi que par des partis, du Front populaire (FP) à Ennahdha, en passant par le Congrès pour la République (CpR), le Harak Tounes Al-Irada et autre Attayar (Courant démocratique).
Le Nahdhaoui Saïd Chebli jette de l’huile sur le feu.
Parmi les manifestants, on a enregistré aussi la présence d’anciens membres des fameuses Ligues de protection de la révolution (LPR), des milices islamistes violentes dissoutes en 2014 par décision de justice, dont Saïd Chebli, membre du bureau d’Ennahdha à Tataouine et l’un des accusés du meurtre de Lotfi Nagdh, l’ancien coordinateur de Nidaa Tounes dans cette ville, lynché à mort.
Aussi bien le comportement des protestataires refusant tout dialogue constructif que celui, tout aussi irresponsable, de certains dirigeants politiques, jouant la carte du pourrissement et pariant sur la chute du gouvernement Chahed, laissent perplexe, donnent à réfléchir et suscitent des interrogations légitimes. Qui cherche vraiment à déstabiliser le pays ? Pour quels desseins ? Et pour le compte de quelle partie ?
Et puis, ces chers dirigeants politiques cherchent-ils vraiment à aider les jeunes chômeurs de la région ou oeuvrent-ils plutôt à hypothéquer définitivement leur avenir et à les jeter dans les bras de l’extrémisme et du banditisme, car s’ils voulaient dissuader tout investisseur de mettre les pieds à Tataouine et inciter ceux qui y sont déjà installés à déguerpir, ils ne se seraient pas comportés autrement? Savent-ils, enfin, que l’échec de la visite de Chahed mettra fin à tout espoir de reprise économique à Tataouine et, au-delà, dans la Tunisie tout entière ?
Yüsra Nemlaghi
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