L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a mis en garde, mercredi 6 septembre 2023, contre «une explosion sociale imminente résultant de la poursuite de la politique économique de l’État», appelant le gouvernement à mener de nouvelles négociations pour répondre aux revendications des travailleurs, notamment en matière de salaires.
À l’issue d’une réunion élargie de son bureau exécutif, la centrale syndicale a décrit la politique de l’État comme «un libéralisme raté fondé sur les arrangements, la spéculation, le monopole et un système financier dominé par les banques».
Comme de nombreux pays, la Tunisie souffre d’une grave crise économique, exacerbée par les répercussions de la pandémie mondiale et le coût élevé des importations d’énergie et de céréales, conséquence de la guerre russo-ukrainienne qui dure depuis 2022.
Le président Kaïs Saïed a accusé à plusieurs reprises les opposants emprisonnés d’être responsables de la pénurie de certains produits et de la hausse des prix, ce que l’opposition nie, en soulignant les difficultés des finances publiques et l’incapacité de l’Etat à planifier les besoins de la population et à y répondre à temps.
Tout en appelant à la réouverture des négociations sur les questions en cours, l’UGTT a souligné son rejet de ce qu’il considère comme «l’intention des autorités de fermer la porte au dialogue social, de violer les droits des syndicats et de saper la crédibilité des négociations en ne mettant pas en œuvre les accords conclus.»
Le 15 septembre 2022, le syndicat et le gouvernement sont parvenus à un accord visant à augmenter les salaires des employés de l’État de 3,5%. Depuis lors, le syndicat a demandé à plusieurs reprises la tenue de nouvelles négociations pour réviser le salaire minimum, mais n’a reçu aucune réponse. Le dialogue est d’ailleurs totalement rompu entre les deux parties, et c’est le pouvoir exécutif, incarné par le président de la république Kaïs Saïed, qui montre le plus de réticence à l’ouvrir de nouveau.
I. B
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