Dans une vidéo qu’il a mis en ligne hier, jeudi 26 mai 2022, sur les réseaux sociaux, l’ancien ministre Lazhar Akremi a interpellé le président de la république Kaïs Saïed, qui parle toujours au nom du peuple en lui lançant : «Vous êtes dans une case et le peuple dans une autre».
Tout en affirmant avoir préféré garder le silence pendant les dix derniers mois pour se donner le temps de comprendre la démarche du chef de l’Etat depuis qu’il a proclamé les mesures exceptionnelles le 25 juillet dernier, et pour ne pas contribuer à la cabale menée contre lui par ses opposants, les mêmes que les manifestations populaires du 25 juillet étaient venues chasser du pouvoir, Lazhar Akremi a estimé que la situation dans le pays a atteint un tel niveau de gabegie et de gravité, sur les plans politique, économique et social, avec le spectre de la famine qui hante tous les esprits, qu’il s’est finalement décidé à prendre la parole et à exprimer les inquiétudes qu’il partage avec un grand nombre de Tunisiens, car le silence serait aujourd’hui un crime, selon ses termes.
Le président n’a rien réalisé de tout ce qu’il a promis. Sa lutte contre la corruption a été un grand échec. Tous les supposés corrompus qu’il a soumis à la résidence surveillée, plusieurs semaines durant, sont tous aujourd’hui libres, Noureddine Bhiri en tête, a déploré Lazhar Akremi, tout en dénonçant le cavalier seul de M. Saïed, et son entêtement à poursuivre la mise en œuvre de son projet politique en faisant fi des urgences économiques et sociales du peuple tunisien.
«Le populisme est la voie vers le fascisme et le nazisme», a averti Lazhar Akremi, en lançant à Kaïs Saïed, par allusion à sa présumé popularité soulignée par les sondages d’opinion : «La main qui t’applaudit aujourd’hui sera la même qui, demain, se lèvera contre toi. Alors basta ! Le pays a besoin d’un minimum de stabilité, de clarté et de quiétude».
Et Lazhar Akremi de rappeler à M. Saïed que les gens ont voté pour lui au second tour de la présidentielle de 2019 ce n’était pas pour son programme, car il n’en avait aucun, mais pour barrer le route à son adversaire, Nabil Karoui, symbole de la corruption dans le pays.
I. B.
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