Le défunt reçu par le président Caïd Essebsi, le 17 novembre 2015.
Les proches de la famille Soltani, dont le 2e fils vient d’être tué par des terroristes, à Jebel Mghila, reprochent à l’Etat de n’avoir pas su les protéger.
Le corps de Khalifa Soltani, enlevé par des terroristes, hier, à Jebel Mghila, a été retrouvé aujourd’hui, samedi 3 juin 2017. La mère Soltani perd son deuxième fils dans les mêmes conditions. Le premier, Mabrouk, avait été égorgé, à 16 ans, le 13 novembre 2015. Elle est dans un état psychique très critique et les habitants du village, sous le choc, sont aussi en colère. Ils affirment avoir émis plusieurs alertes sur les mouvements des terroristes qui descendent des montagnes et braquent les habitants du village, dont certains auraient même été menacés d’exécution s’ils en parlaient à la police.
Selon ce qu’a rapporté le camarade de Khalifa, qui avait été enlevé lui aussi, avant d’être relâché, peu de temps après, ces derniers auraient dit à celui qui était leur principale cible: «Tu as déclaré aux médias que tu veux venger la mort de ton frère et protéger ton pays, jusqu’à la dernière goutte de ton sang. Voyons si ton pays pourra te protéger, c’est nous qui avons le pouvoir et pas l’Etat».
La mère des 2 martyrs n’a plus qu’un seul fils. Khalifa est rentré avant-hier de Sfax où il travaille et il a décidé d’accompagner son camarade berger sur les hauteurs de Jebel Mghila où il fait paître habituellement ses moutons… il ne redescendra plus.
Quand on sait que Khalifa avait été reçu le 17 novembre 2015, 3 jours après le meurtre de son frère cadet Mabrouk, par le président de la république Béji Caïd Essebsi, on peut estimer que son meurtre, hier, est un tragique pied de nez lancé par les terroristes à l’Etat tunisien et à son chef.
Y. N.
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