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Le 1er Centre de simulation médicale en Afrique du Nord ouvre à Tunis

Le réseau Honoris United Universities  a inauguré, samedi 10 novembre 2018, à Tunis, le 1er Centre de simulation médicale en Afrique du Nord, en présence de nombreux invités. Bonne nouvelle pour les professionnels du secteur, et pas seulement.

Par Zohra Abid

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, le ministre de la Santé, Imed Hammami, ou encore celui de l’Emploi et de la Formation professionnelle Faouzi Abderrahmane, dont les noms figuraient sur la carte d’invitation, ont malheureusement brillé par leur absence à la cérémonie d’inauguration. Les 2 derniers ont certes été remplacés au remaniement ministériel annoncé 5 jours auparavant, mais la passation n’a encore pas eu lieu, le vote de confiance à l’Assemblée pour les nouveaux ministres étant prévu deux jours plus tard. Mais passons sur le détail…

Réduire les risques sur les malades

Les Tunisiens sont en droit de se féliciter pour l’ouverture de ce centre qui va beaucoup aider les chercheurs, les étudiants en médecine et les professionnels du secteur médical à améliorer leurs capacités face aux situations à risque.

C’est ce qu’a souligné à Kapitalis, en marge de la cérémonie d’ouverture, Dr Slim Ben Ammar. Il s’agit d’une première en Tunisie. «Ce centre est nécessaire pour la formation des cadres médicaux et paramédicaux (spécialisés dans la réanimation, la kinésithérapie…). Ils vont apprendre notamment le prélèvement au niveau des poumons, du muscle ou du nerf et se familiariser avec les grands gestes d’urgence. Au final, ce sont ces gens-là qui vont tenir les hôpitaux», ajoute Dr Ben Ammar.

Son collègue Habib Ben Othman pense, de son côté, que les mannequins super sophistiqués dont est doté ce centre ultramoderne peuvent remplacer les malades. Ainsi, étudiants en médecine, professeurs de médecine et médecins trouveront moins de difficultés à apprendre et à agir en agissant d’abord sur des mannequins avant d’expérimenter leurs actes directement sur des malades. «Ceci réduira énormément les risques pour les malades», conclut Dr Ben Othman.

Une gamme étendue de services de simulation

Mettant l’événement dans son cadre, Houbeb Ajmi, directrice générale du Groupe Université Centrale, membre depuis juillet 2017 du réseau Honoris United, a déclaré, pour sa part, que ce centre sera «une référence pour la stimulation aux standards internationaux et une destination de 1er choix pour le secteur de la santé dans notre région». Le centre, a-t-elle enchaîné, après la visite guidée assurée par Luis Lopez, CEO Honoris United Universities, offrira un accès unique à une gamme étendue de services de simulation de pointe jamais proposés auparavant au niveau de la région.

Nous sommes devant une bâtisse moderne et imposante de 3 étages à l’angle de l’avenue Kheïreddine Pacha et de la rue de la Côte d’Ivoire au centre-ville de Tunis. Ce centre, qui est dirigé par Pr Chedly Dziri, docteur en médecine et ancien chef du département de chirurgie B23 de l’hôpital Charles-Nicolle de Tunis, s’étend sur 2500m2. Il est doté de plusieurs salles dont 4 de simulation abritant des équipements conçus spécialement pour accueillir les sessions de formation initiale ou continue. Il vise à améliorer la qualité des soins et de  gestion des risques et à garantir plus de sécurité pour les patients dans les établissements de santé.

Houbeb Ajmi.

La construction du centre a coûté la bagatelle de 4 millions de dinars tunisiens (MDT) tandis que le coût des équipements est estimé à plus de 1 MDT.

Plus jamais une première fois sur le patient

Selon l’un des professeurs de médecine présents, les erreurs médicales et le nombre des malades qui perdent la vie suite à des accidents médicaux sont encore difficile à évaluer en Tunisie. «Nous savons aujourd’hui que le nombre n’est pas négligeable. Jusqu’à ce jour, on n’a pas établi l’état des lieux et les statistiques restent floues. A part les dénonciations de certaines associations, il nous est difficile d’élaborer l’évaluation», explique-t-il. Le nombre d’accidents médicaux est qualifié d’important par un autre professeur de médecine présent, qui regrette qu’un nombre de ces accidents soit d’origine humaine, et cela est valable pour la Tunisie mais aussi dans le monde. «Les erreurs médicales existent. Et le fait que les essais se font sur des mannequins les réduira sans aucun doute», conclue-t-il.

La formation dans ce centre concernera les futurs urgentistes, les radiologues, les médecins généralistes. Il sera possible pour eux de pratiquer en reproduisant les conditions d’une intervention ou d’un geste médical. Le nouveau centre est un véritable lieu de pédagogie active au service des soignants pour une meilleure qualité de soins et qui sera de grande utilité.

Luis Lopez.

C’est ce que confirme Luis Lopez dans son allocution. «Nous nous attachons à former des professionnels de santé qui contribueront à transformer la qualité des services de santé en Afrique», dit-il, tout en rappelant que l’ouverture de ce centre de simulation médicale de niveau international coïncide avec l’arrivée de l’Université privée des sciences de la santé (UPSAT) avec ses 3 établissements à Tunis, à Sousse et à Sfax, qui a rejoint le réseau Honoris United Universities.

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