Ahmed Nejib Chebbi, président de la commission politique d’Al-Amal, un «particule» créé en 2020, a été, dans la soirée du mercredi 11 août 2021, l’invité pendant une heure de l’émission «Bila Houdoud» sur Al-Jazeera, la chaîne des Frères musulmans, avec pour mission télécommandée, et c’est le cas de le dire, de «casser du Kaïs Saïed». Pour le compte de qui ? On vous le laisse imaginer… (vidéo).
Par Imed Bahri
Ce vieux routier de la scène politique tunisienne, revenu les mains vides de toutes les alliances, de toutes les manigances et de toutes les coteries, est justement surnommé Najibullah par ses compatriotes par allusion à son tropisme islamiste, qui ne lui valut jusque-là que mépris de la part des islamistes eux-mêmes, qui s’en servent et le jettent à chaque fois comme un mouchoir en papier.
Ahmed Nejib Chebbi, ancien communiste qui ne sait plus où il en est aujourd’hui, eut son heure de gloire en s’opposant au régime de Zine El-Abidine Ben Ali mais au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, qui vit la fuite de ce dernier, il commença une longue, très longue, trop longue traversée du désert, en raison de ses alliances douteuses avec la même nomenklatura (ou système) qui fut derrière la montée et la chute de Ben Ali, et qui tendit la main ensuite aux principaux adversaires de ce dernier, à savoir les islamistes d’Ennahdha.
Toujours du mauvais côté
Autant dire que cet avocat tunisois originaire de Gafsa a toujours mis à côté de la plaque, se retrouvant à chaque fois du mauvais côté pour cueillir le fruit qu’il convoitise depuis… un demi-siècle, à savoir le Palais de Carthage ou, à défaut, celui de la Kasbah. Malheureusement pour lui, et malgré toutes ses compromissions, ses courbettes et ses supplications, il n’entra dans l’un comme dans l’autre… que comme invité.
Ahmed Néjib Chebbi, qui n’a plus aucun poids politique, aucun poids populaire, aucun poids électoral, aucun poids moral non plus, joue aujourd’hui les utilités en endossant le rôle qui lui est toujours allé à merveille, celui de l’idiot utile, d’autant plus disposé à servir qu’il a la servilité facile et presque naturelle.
Depuis le coup de pied dans la fourmilière du président Kaïs Saïed, le soir du 25 juillet, mettant à terre toute la nomenklatura politique, Najibullah s’est mis au service de la machine de propagande d’Ennahdha et, depuis mercredi, au service de celle médiatique des Frères Musulmans, Al Jazeera en l’occurrence, pour manipuler l’opinion publique à l’étranger et la remonter contre un président soutenu, selon le dernier sondage d’opinion du cabinet Emrhod Consulting, par 86% de ses compatriotes. Encore un mauvais combat ! Un de trop ?
Les combats perdus d’avance
Le péché mignon de Najibullah, et il tarde à s’en rendre compte (avouez qu’à 77 ans, c’est un peu tard), c’est cette manière qu’il a de s’engouffrer, à chaque fois, la tête la première, dans les combats perdus d’avance.
Les Américains ont un mot assassin pour désigner ces moins que rien, ce sont des «loosers». Et les Français les appellent des «Poulidor», du nom du célèbre cycliste qui arrive souvent second, et jamais premier. Le destin, ça existe aussi en politique. Et certains n’en ont pas et n’en auront jamais, quoiqu’ils fassent.
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