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Comédie politique: Ennahdha fait mine de s’intéresser au bassin minier de Gafsa

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Les dirigeants d’Ennahdha croient pouvoir aider à remédier à la crise du bassin minier de Gafsa en en discutaillant inutilement au cours d’une rencontre-débat à Tunis.

Le parti islamiste Ennahdha a conduit le gouvernement pendant 3 longues années, de décembre 2011 à janvier 2014, sans trouver de solutions aux problèmes endémiques du bassin minier de Gafsa.

La situation sociale dans cette région ouvrière s’est même beaucoup détériorée au lendemain de la révolution de janvier 2011, paralysant partiellement la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT), les deux entreprises publiques exploitant la ressource du phosphate en Tunisie, et réduisant de plus de moitié leur production et leurs recettes.

Ne craignant pas le ridicule, et avec son effronterie habituelle, Ennahdha a cru devoir s’intéresser, aujourd’hui, aux mouvements de protestation qui secouent le bassin minier (il était bien temps !) et aux moyens de sauver la CPG et le GCT d’une faillite annoncée.

Le parti islamiste a consacré à ce sujet d’urgence nationale, une rencontre-débat, tenue hier, lundi 11 mai 2015, à Tunis, avec la participation de Rached Ghannouchi, son président, de l’ancien chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, et de certains des ex-ministres issus des rangs du parti islamiste, qui étaient confrontés aux problèmes du bassin minier de Gafsa et n’ont absolument rien fait pour les résoudre, contribuant même, par leur incompétence crasse, à les aggraver. On en citera Ridha Saïdi, ex-ministre chargé des Affaires économiques.

Rencontre-debat-Ennahdha

On aurait aimé voir tout ce beau monde à Gafsa, sur les sites du CPG, discuter avec les protestataires et essayer de les convaincre de laisser les installations de l’entreprise et ses employés reprendre l’extraction et le transport du phosphate vers les usines de la GTC, à Sfax et Gabès.

Mais, craignant d’être dégagés comme des malpropres, ils ont préféré organiser un énième séminaire, bavard, oiseux et inutile, à Tunis, entre personnes de bonnes compagnie, pour répéter ce qui a déjà été dit et redit, à savoir que le bassin minier de Gafsa n’a pas eu sa part des plans de développement au cours des 60 dernières années et qu’il est temps de rattraper ce retard. Paroles, paroles, paroles…

C’est ce qu’on appelle un service minimum pour faire du mouvement et donner l’impression de faire quelque chose.

On sait, bien sûr, qu’il n’en sortira rien, ni de bonnes idées pour aider le gouvernement à remédier à la crise, ni de solutions aux problèmes quotidiens des habitants du bassin minier, et surtout aux 30 à 40% d’entre eux qui vivent dans le chômage depuis de longues années.

I. B.

Illustration: De gauche à droite, Ali Latayedh, Rached Ghannouchi et Ridha Saidi.

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