Les nostalgiques d’une France digne et rayonnante s’interrogent : Que reste–t-il de la liberté d’expression acquise aux prix d’énormes souffrances et sacrifices?
Par Dr Fethi El Mekki*
Au pays du bon Roi Dagobert, il se passe des choses insolites qui interpellent et nous laissent songeur… quant à l’avenir de ce grand et beau pays.
Une certaine catégorie d’intellectuels français a la frousse, même de son propre ombre. Elle ne se sent pas libre dans son pays, notamment chez certaines professions où on se sent épié, matin, après-midi et soir.
Cette crainte mortifère atteint un pic himalayen, lorsqu’on aborde un sujet qui traite des juifs de France, d’Israël, et où on essaye un tant soit peu d’être objectif…
Fini de rire :
La «quenelle» est un geste humoristique, un brin provocateur, inventé par l’humoriste Dieudonné M’bala-M’bala en 2008 pour taquiner les juifs. C’est un geste qui consiste à ce qu’on ait un bras tendu vers le bas, coupé par l’autre main au niveau de l’épaule.
Les pessimistes, c’est-à-dire, les présidents de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le comparent à un salut nazi inversé, inventé pour soi-disant fabriquer de l’antisémitisme et le propager. Et pour les rigolards c’est un geste tout simplement rigolo.
Il a suscité beaucoup de polémique dans les milieux français sionistes et surtout déclenché l’ire des âmes en peine. Et il est sujet à des débats pittoresques sur l’antisémitisme avec une mauvaise foi digne d’un futur vaincu.
Qu’une quenelle soit effectuée par un plaisantin, devant une école juive ou une synagogue, prise en photo et balancé sur le net ou qu’elle soit effectuée par un sportif au cours d’une compétition sportive pour exprimer sa joie après avoir réussi un essai, on est parti pour des lamentations jusqu’à ce que le «fautif» soit sévèrement sanctionné.
On aura tout vu :
En France, au début du mois d’avril 2015, un jeune lycéen de 16 ans s’est permis de faire une quenelle, en pleine cour du lycée, pour rigoler avec ses copains. Mal lui en pris, car ce malappris a écopé d’un renvoi de 7 jours, et ce du 16 au 22 avril 2015.
Le proviseur, à priori professionnellement très ambitieux, a notifié, dans son rapport du 15 avril, que l’impertinent a été renvoyé pour le motif suivant : avoir commis «un geste apparenté à l’incitation à la haine raciale ou antisioniste au sein du lycée» ! C’est ce qui a fait dire à certaines mauvaises langues, que la France n’est pas un territoire israélien, mais plutôt une colonie!
Peur sur le cimetière :
Le plus tragique, c’est que même les morts ne peuvent échapper à ce véritable raz-de-marée de petitesse.
Edouart Drumond est un célèbre journaliste, écrivain et homme politique français. Il est né à Paris le 3 mai 1844 et c’est l’une des principales figures historiques de l’antisémitisme en France. Il est le créateur de la Ligue antisémitique de France.
Il s’est rendu célèbre par la publication, en avril 1886, de »La France juive’‘, un pamphlet antisémite qui a rencontré un succès éditorial considérable avec 62.000 exemplaires vendus la premières année et a connu 150 rééditions au total jusqu’en 1914.
Il est décédé le 3 février 1917 et a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise. En 1942, l’inscription «A l’auteur de l’immortel chef d’œuvre, la France juive» a été ajoutée.
En 2000, un arrêté municipal de la ville de Paris, présidé, en grande pompe, par le maire de la capitale, Jean Tiberi, profane la tombe en faisant buriner l’épitaphe, considérée comme constituant «un trouble à l’ordre public»… Yes we can!
C’est, à priori, une première mondiale que de vouloir rétablir l’ordre public dans une nécropole… Mais bon voilà, à défaut de rétablir l’ordre chez les vivants et de lutter contre le chômage chez les survivants, on tente de rétablir l’ordre chez les macchabées ! Mais ce n’est pas le plus intéressant…
Dans une France en voie de perdre l’humour, l’esprit critique a ses défenseurs qui prèfèrent en rire qu’en pleurer, notamment l’humoriste Dieudonné et l’historien Paul-Eric Blanrue.
La cité de la peur :
Ce qui va être suivre s’est passé, il est vrai, en 2009. Il décrit le climat de terreur qui règne, dans les mass-médias, le milieu des éditeurs et des distributeurs en France…
Ce qui va vous indigner s’est passé dans la patrie des droits de l’homme et de la liberté d’expression, pays à priori libre, puisque non colonisé.
Paul-Eric Blanrue est un écrivain français. Il est né en France, il y vit et possède un passeport français. Il a déjà publié 11 livres sans que ça ne déchaine la colère de Belzébuth. Il est aussi chroniqueur à la célèbre revue ‘‘Historia ». Il a rédigé un livre intitule »Sarkozy, Israël et les juifs » et la première diffusion a eu lieu le 28 mai 2009.
Ce livre n’a pas trouvé d’éditeur, après que tous les éditeurs contactés dans le milieu de l’édition française aient refusé de le publier. Pour l’éditer, M. Blanrue a du accomplir un véritable parcours du combattant, contrairement aux livres précédents. Il a été, tenez-vous bien, obligé de s’expatrier en Belgique pour pouvoir le publier. Yes we can !
Nous sommes la nuit:
Pourquoi un éditeur belge pour un auteur français qui n’a plus à prouver sa qualité pour être publié? Pourquoi ces beaux esprits ont-ils opposé un niet catégorique à la publication de ce livre? Pourquoi refuser de publier un historien qui a déjà fait ses preuves et parcouru les plateaux de télévision française pour ses précédents livres? De qui a-t-on peur? Une peur qui paralyse tant ne peut-être que viscérale.
L’éditeur belge trouvé, les diffuseurs français, les yeux baissés en révérence, refusent de diffuser le livre en question; situation on ne peut plus cocasse quand on sait que le métier du diffuseur n’a jamais consisté à évaluer, mais à diffuser sans juger ce que l’éditeur, avec lequel il est sous contrat, diffuse. Yes we can!
Pis encore, même le diffuseur de l’éditeur belge a refusé de distribuer le livre en France, pourquoi? On n’en sait rien. A ce niveau de génuflexion royale, ce n’est plus de l’obéissance passive, mais c’est de la soumission active.
Bien entendu, cette conspiration du mutisme est passée sous mutisme. L’armée des ombres bienveillantes veille sur la France. Dormez brave gens, dormez!
Une peur bleue… blanc, rouge
«Pour publier votre livre, c’est hélas non, car outre les risques de le sortir, on n’aura pas une ligne de presse et encore moins de média, du fait de la mainmise de ceux dont on ne peut pas dire le nom et de leurs affidés. C’est dommage car c’est un vrai sujet. Amitiés.»
Ce que vous venez de lire est un des nombreux exemples de réponses parvenues à Paul-Eric Blanrue, lorsqu’un éditeur a pris son courage à deux mains et daigné lui répondre; et encore ils n’ont pas été nombreux, puisque tétanisés par la frayeur.
En 2007, pour un essai consacré au judaïsme, intitulé ‘‘Le monde contre soi », M. Blanrue a eu droit au tapis rouge et à un déluge d’invitations pour le présenter. Il a eu le «grand» honneur d’être invité, le 11 novembre 2007, à Tel-Aviv, au Salon des écrivains du B’nai Brith, qui représente la plus vieille organisation juive internationale dont le but est de soutenir la politique et la pérennité de l’Etat d’Israël…
Omerta médiatique :
Le 4 juin 2009, à Paris, à l’hôtel Ampère, a eu lieu la conférence de presse pour le lancement de ce livre. Les journaux, radios et télévisions ont été contactés, par un communiqué ciblant les journalistes spécialisés en politique et cela à maintes reprises.
Sur la trentaine de personnes présentes, il n’y avait que deux journalistes : une indépendante et de nationalité anglaise, et l’autre c’était Marc de Miramon, de »L’Humanité Dimanche‘. Aucun article en France n’a commenté cette conférence… Yes, yes, yes…
C’est la fameuse théorie «la censure par le vide»…
Comment peut-on passer pareil silence… sous silence? Que révèle ce livre de si effrayant pour qu’il soit «guillotiné» de cette manière? Que penser d’un pays dans lequel la liberté est si bâillonnée et qui se permet, en même temps, par le biais de ses béni oui-oui, de juger les élections tunisiennes, algériennes, iraniennes… Chapeau bas, chers messieurs!
Ces bouffonneries ne peuvent pas nous interpeller sur la liberté d’expression et du règne en maitre absolu, vertueux et arriviste, du lobby pro-israélien en France qui, on le sait, aime confondre, sciemment, juif et Israélien.
Peur sur la ville:
Une seule librairie parisienne a décidé de briser l’omerta et diffuser le livre «censuré», en dépit des intimidations. C’est la librairie Résistances, au 17e arrondissement parisien.
Le 3 juillet 2009, quelques heures à peine après la mise en place du dit livre dans la vitrine, elle a été vandalisée par des individus cagoulés, casqués, vêtus de noir. Arrêtés, ils se sont revendiqués comme étant de la Ligue de défense juive, milice interdite en Israël et aux Etats-Unis, mais qui jouit d’une impunité totale en France!
Le matériel a été cassé, les ordinateurs détruits et les livres aspergés d’huile et rendus inutilisables. Et comme on devait s’y attendre, cet événement a donné lieu à fort peu de communication dans les médias classiques. Tout est dit!
Pour ces seigneurs des ténèbres, vandaliser une librairie est la plus belle des manières pour détruire l’esprit français, son esprit critique et sa renommée mondiale pour le débat d’idées.
Cerise sur le gâteau, des phénomènes étranges sont survenus sur internet, comme l’évaporation des pages mentionnant le livre, l’auteur, ou même Jean Bricmont, universitaire et essayiste belge qui a pris la défense du livre par un communiqué. Yes we can!
Qui est-ce qui fait aussi peur en même temps, à l’éditeur français, au distributeur français et aux libraires français? Comment se fait t-il que des choses aussi délirantes sont tues? Par qui sont colonisés les Français? Et surtout ont-ils vraiment le choix?
A bout de souffle:
Le must, c’est l’apparition, deux mois plus tard, d’un livre au titre étrangement similaire, intitulé »Sarkozy, le monde juif et Israël ». Il a été, bien évidemment, publié en France, et rédigé par Freddy Eytan, ancien ambassadeur d’Israël en France, ci-devant journaliste et politologue.
En matière d’arnaque éditoriale, on ne peut pas mieux faire. Ce chef d’œuvre littéraire, ouvrage de commande troussé à la va-vite pour contrer l’excellent ouvrage de Paul-Eric Blanrue n’a pour but que de tromper le lecteur, faire diversion et brouiller la diffusion d’un livre bien plus instructif, objectif et surtout dérangeant pour l’establishment. Yes we can!
Dans livre d’Eytan, on a eu droit à des insanités, élucubrations et histoires à l’eau de rose, nous rappelant »Mémoires d’un âne » de la comtesse de Ségur, pour détourner l’attention des Français de l’inavouable.
Plus grave encore, des internautes, qui ont commandé le livre de M. Blanrue, ont eu la désagréable surprise de recevoir, par «erreur», le livre d’Eytan. Il suffit de taper le nom de M. Blanrue sur le moteur de recherche d’Amazon, qui est une centrale d’achat de livres sur internet, pour être renvoyé automatiquement sur le navet d’Eytan. Un tel rideau de fumée et de mauvaise foi ne peut que rassurer. Ainsi le grotesque a rejoint l’intolérable.
Les instigateurs de ce nouveau type de terrorisme intellectuel sont, à priori, à bout d’arguments politiques et surtout idéologiquement à bout de souffle.
Nicolas Sarkozy honoré par l’American Jewish Commitee: les présidents français doivent-ils désormais être adoubés par les lobbies sionistes?
La France enchainée :
En lisant l’ouvrage de Paul-Eric Blanrue, il n’y trouve rien d’antisémite, puisqu’il n’est aucunement offensant pour les juifs. Son «crime», aux yeux des ses censeurs, c’est de la distinction, en bon historien, entre juif et sioniste. Son autre «crime», c’est qu’il est le premier livre à braquer les projecteurs sur ces groupes de pression, qui agissent dans l’ombre et poussent la France à s’aligner sur les Etats-Unis et Israël. Il révèle, par exemple, que les politiques français doivent faire allégeance au Crif s’ils veulent être sur «la rampe de lancement» des médias, dont les directions et rédactions sont sous son emprise. Ce qui n’est pas, à proprement parler, une révélation, mais un secret de polichinelle.
L’ouvrage, étayé par de très nombreuses sources, une masse phénoménale d’informations et plus de 600 références bibliographiques et citations, analyse la manière dont la politique israélienne influence la politique étrangère française.
C’est un ouvrage pédagogique qui, exemples/faits/références à l’appui, illustre ce qu’il n’est plus possible de dire sous peine de recevoir un gros coup de bâton sur la tête… C’est un électrochoc lucide et citoyen, au constat terrible, qui dévoile l’iceberg des réseaux pro-israéliens et dévoile la comédie outrancière qui se joue sur la scène politique en France. La démonstration est si éloquente que l’ensemble de la presse et des médias ont passé l’ouvrage sous silence… Bouche bée…
L’historien et les histrions :
Ce livre fait mal, car M. Blanrue met le doigt là où ça fait mal. Il révèle de nombreux détails gluants et choquants, la très grande proximité de Sarkozy avec les réseaux pro-israéliens, les pro-israéliens de son entourage, les déclarations d’amour récurrentes pour qui on sait, les relations troubles avec l’Etat hébreu…, autant de faits qui ne devraient pas être portés à la connaissance de l’opinion française, qui pourrait se demander, face à une pareille connivence, ce qu’il advient de la «défunte» sacro sainte indépendance de la France.
La partie la plus édifiante de l’ouvrage concerne la période où Sarkozy fut ministre de l’Intérieur ainsi que celle qui précède les élections présidentielles de 2007, où il s’efforça, par de nombreux voyages aux Etats-Unis, de gagner le soutien des différents lobbies sionistes américains, rencontrant, à chaque fois, et à huit-clos, le gratin du mouvement sioniste mondial. C’est la première fois qu’un candidat à l’Elysée a entretenu de telles relations et avec une telle intensité et une telle fougue.
On apprend que les «Je suis l’ami de l’Amérique… Je suis l’ami d’Israël… Israël peut toujours compter sur mon amitié… Que le dossier iranien sera ma priorité… Le droit à la sécurité d’Israël c’est important, pour moi c’est capital…» sont répétés, au cours de ces rencontres, à haute voix et de manière compulsive… Alleluia!
On découvre que c’est une véritable star chez les juifs, que c’est le seul chef d’Etat français à s’êtres rendu au diner du Crif, et ce deux années de suite, en 2008 et 2009… qu’il a reçu un amas de médailles et de prix de la part de leurs organisations… qu’il fut le seul homme politique français à accepter un cadeau offert par les Loubavitch et qu’au détour d’une discussion avec Ehud Olmert, il a qualifié Israël de «miracle du XXesiècle».
Plus curieux encore, les visites récurrentes des membres de l’American Jewish Committee à Paris, où ils déambulent dans les ministères français, notamment celui de l’Intérieur, comme s’ils étaient chez eux. Pourquoi? On n’en sait rien.
Pour couronner ces bizarreries, le 28 janvier 2007, date d’anniversaire de Sarkozy, un timbre à son effigie a été mis en vente dans les postes israéliennes, vraisemblablement par quelqu’un de visionnaire, puisqu’on est à 4 mois de sa future… élection.
Aujourd’hui, en mai 2015, en France, ce livre n’existe dans aucune librairie. Alleluia!
La vallée de la peur :
Qui gère cette coalition invisible pour empêcher, au sabre et à la dague, la sortie d’un livre qui a dévoilé le machiavélisme d’une entreprise de décervelage national?
En France, les Sayanim sont partout et le lobby sioniste n’a jamais était aussi puissant que de nos jours. Tout débat sur les relations avec Israël est devenu tabou et toute critique de ce pays est impossible.
Une dictature puissante de la pensée unique, empêchant la réflexion des esprits libres, a été instaurée insidieusement. Les troufions et les cerbères de garde de la «Hasbara» veillent. Ils qualifient d’antisémite ceux qui critiquent Israël et traitent de nazi celui qui ne soutient pas aveuglément la politique suicidaire de cet Etat belliqueux.
En 2015, 60 parmi les 577 députés que compte l’Assemblée nationale française, drapés dans un châle d’innocence, ont la nationalité israélienne, soit 10,38%, alors que les juifs représentent moins de 1% des 66 millions de Français… C’est plus qu’une capitulation, c’est une véritable humiliation.
Installés dans la désillusion, les nostalgiques d’une France digne et rayonnante s’interrogent : où sont ses dissidents? Où sont ses grands penseurs? Que reste–t-il des Lumières? Que reste-il de la liberté d’expression acquise aux prix d’énormes souffrances et sacrifices? Qui va oser secouer le cocotier?
Il est grand temps de renoncer au renoncement et de se défaire de cet immobilisme, pour que le voile se déchire, pour que la France redevienne indépendante et souveraine.
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