Le Tunisien n’est pas un accro du lait, dont il consomme en moyenne 100 kg par an, contre 350 kg pour l’Européen, un important gap à rattraper…
Une journée de sensibilisation sous le slogan «Notre santé et celle de nos enfants, une obligation pour nous», a été organisée, dimanche 31 mai 2015, au parc de Sidi Bou Said (banlieue nord de Tunis), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du lait (le 1er juin).
«Cette manifestation vise à sensibiliser les Tunisiens aux vertus nutritionnels du lait et les inciter à consommer de plus grandes quantités de ce produit, d’autant plus qu’on reste loin des moyennes mondiales. En effet, le Tunisien consomme une moyenne de 100 kg de lait par an, contre 350 kg consommés par l’européen», a indiqué Hdaidiya Ghribi, présidente de la chambre nationale des éleveurs.
La responsable a ajouté, dans le même contexte, qu’une consommation adéquate de lait et de ses dérivés, dès le premier âge, permet d’éviter plusieurs pathologies et problèmes de santé, notamment l’ostéoporose.
Mettant l’accent sur les difficultés que rencontrent son secteur, qui emploie directement 250.000 personnes, Mme Ghribi a pointé du doigt l’absence d’une subvention directe aux 120.000 éleveurs que compte le pays, le manque d’appui financier des banques et le coût élevé de production. «Le lait est proposé à la vente par les éleveurs aux industriels à 750 millimes le litre, alors qu’il leur coûte, réellement, environ 900 millimes le litre», a-t-elle révélé.
Leith Ben Becher, président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), a fait savoir, de son côté, que ce coût élevé de la production est du, essentiellement, à la hausse du prix du fourrage, dont près de 60% des quantités disponibles sur le marché proviennent de l’importation. «Actuellement, 1 kg de fourrage, qui permet de produire environ 2 litres de lait, est vendu pour un prix variant entre 680 et 750 millimes», a précisé M. Ben Bechr.
Il a noté, aussi, que la plupart des éleveurs sont des petits agriculteurs qui disposent en moyenne de 5 vaches uniquement.
Ils sont dépourvus d’équipements nécessaires, en l’occurrence ceux de réfrigération, pour améliorer leur production, a-t-il encore précisé.
Organisée par la Chambre nationale des éleveurs, relevant du Synagri, en collaboration avec la société Vitalait, cette manifestation a été marquée par une atmosphère conviviale avec la participation de dizaines de familles ainsi que des éleveurs venus des différentes régions du pays.
Une séance de dégustation a été aussi, organisée, par la même occasion, par l’association «Tunisie Saveurs», proposant comme plats «Mhalbiya» (Riz au lait), «Couscous au lait» et «Mhamsa au lait».
I. B. (avec Tap).
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