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17e Tunisia Investment Forum: Nouvelle démocratie, nouvelles opportunités

Invest-In-Tunisia«La Tunisie est sur le chemin du succès, mais elle a besoin de l’étranger pour l’aider à réaliser ce succès».

Par Wajdi Msaed

C’est ce qu’a lancé Khalil Laabidi, directeur général de l’Agence de promotion des investissements étrangers (Fipa), à l’ouverture de la conférence de presse organisée mardi 2 juin 2015 pour présenter les grandes lignes de la 17e édition du Tunisia Investment Forum (Forum de l’Investissement en Tunisie), qui se tiendra les 12 et 13 juin 2015, à Tunis sous le thème : «Investir en Tunisie pour accompagner le succès». Cette manifestation, qui se tient annuellement sans interruption depuis 1999, constitue une occasion pour présenter aux opérateurs étrangers les atouts de la Tunisie et les opportunités d’investissement qu’elle offre.

Opportunités dans des secteurs porteurs

Ce carrefour des acteurs économiques (responsables et décideurs politiques de haut niveau, experts économiques et financiers, représentants d’organisations internationales et régionales, opérateurs et investisseurs) revêt une grande importance pour les perspectives qu’il ouvre généralement pour la relance de l’investissement extérieur et le développement et la diversification industriels dans notre pays.

L’importance de la participation – l’édition 2014 a réalisé un chiffre record de 1734 participants venant de 47 pays frères et amis – est un indicateur de l’intérêt que le Tunisia Investment Forum suscite auprès des opérateurs économiques étrangers en quête d’opportunités d’investissement dans les secteurs porteurs.

L’édition 2015 ambitionne de faire mieux, compte tenu de la nature des  thèmes à débattre dans les workshops, panels et interventions d’experts et de politiques lors des plénières. A ce jour le comité d’organisation a enregistré 800 confirmations de participation, dont 287 en provenance de l’étranger.

Fipa-Assistance

Ce forum, qui sera présidé par le chef du gouvernement Habib Essid, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Tunisie pour consolider sa place en tant que pôle d’attraction d’investissements étrangers, qui compte sur la richesse de ses ressources humaines et de ses compétences de haut niveau pour attirer des investissement dans les secteurs à haute valeur ajoutée.

«La loi sur les énergies renouvelables, qui doit être promulguée très prochainement, encouragera les investisseurs étrangers à investir dans ce domaine et plus particulièrement dans la biotechnologie», a précisé Khalil Laabidi, en ajoutant que «la relation entre l’Etat et l’investisseur étranger est régie par un contrat moral, obligeant le premier à assurer un accompagnement digne d’un pays hôte et le deuxième à être socialement responsable et bien intégré dans l’environnement social du pays».

Dans ce contexte, le directeur général de la Fipa a présenté la Plateforme de Fipa-Assistance qui accompagne l’investisseur dans toutes ses démarches et assure le suivi que son projet d’implantation nécessite auprès des divers acteurs, administratifs et autres.

La transition économique

Hichem Elloumi, Président du Forum, a précisé, pour sa part, que cette manifestation constitue une occasion importante pour faire valoir le rôle grandissant de l’investissement privé en Tunisie dans le développement socio-économique du pays, faisant savoir que la part du secteur privé dans l’enveloppe globale des investissements réalisés s’élève à 60% (50% locaux et 10% étrangers).

«Nous sommes appelés à consolider cette participation étrangère surtout que nous passons de la transition politique à la transition économique qui nécessite, de la part du gouvernement, une grande célérité dans la mise en route des réformes économiques», a indiqué M. Elloumi, soulignant que le cadre législatif «doit être clair, précis et encourageant pour permettre d’atteindre les objectifs assignés».

Le vice-président de l’Utica a cité, à ce propos, les projets de lois relatifs au partenariat public-privé (PPP) et aux énergies renouvelables, mais aussi aux projets de réforme fiscale, de révision du code des investissements, de restructuration du secteur bancaire, etc., «qui vont avoir une influence sur l’environnement de l’investissement en général et l’investissement étranger en particulier».

En réponse à une question relative à la compétitivité de la Tunisie par rapport à ses concurrents directs dans la région, Hichem Elloumi a précisé que les atouts du site Tunisie restent importants. «Je parle en connaissance de cause. Car je possède une usine au Maroc et une autre en Tunisie et je connais la différence entre les deux unités», a-t-il dit.

Quid des entreprises étrangères qui ferment et des investisseurs étrangers qui quittent la Tunisie à cause de l’instabilité politique et sociale? Sans éluder ce problème ni succomber à la tentation de la langue de bois, Khalil Laabidi a répondu que les statistiques montrent, au contraire, que la moyenne de ces départs reste acceptable. La moyenne annuelle se situait entre 70 et 80 départs d’entreprises avant la révolution de janvier 2011. Cette moyenne tourne aujourd’hui autour de 140 à 150.

«Les statistiques ne sont ni inquiétantes ni alarmantes, ce qui est peut-être embêtant c’est que nous étions sur une vague d’opportunités positives qu’on n’a pas su saisir», a-t-il précisé, par allusion à «la  sollicitude dont a bénéficié notre révolution de la part des Américains et des Européens, la promulgation de la nouvelle Constitution et les dernières élections législatives et présidentielles».

Le responsable a fait remarquer, dans ce contexte, que 20.000 emplois étaient programmés dans le secteur des composants automobiles, mais qui n’ont malheureusement pas été réalisés.

Tunisia-Forum-Invest-2Hichem Elloumi et Khalil Laabidi pendant la conférence de presse.

Bilan positif

Quoi qu’il en soit, le bilan des investissements directs étrangers arrêté à la fin du mois d’avril 2015 dénote une nette amélioration par rapport à la même période des années précédentes. Ces investissements ont atteint le montant de 581,6 millions de dinars (MTND). Comparés aux 3 dernières années, ils ont enregistré des hausses de 47,5 % par rapport à 2014 (394,4 MTND), de 16,6% par rapport à 2013 (498,8  MTND) et 5,2% par rapport à 2012 (552,8 MTND).

Quant à la répartition de ces investissements par secteurs d’activité, l’énergie vient toujours en tête, suivie de l’industrie, les services et l’agriculture, dont la part est en nette régression.

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