L’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali demande aux autorités allemandes de libérer le journaliste égyptien d’Al-Jazira Ahmed Mansour.
«J’ai appris avec regret l’arrestation dans l’un des aéroports allemands du journaliste Ahmed Mansour sur la foi d’un mandat d’arrêt international émis par l’Egypte. Je demande à l’Allemagne, le pays des droits de l’homme et des libertés, gouvernement et peuple, à ne pas s’incliner devant un gouvernement putschiste», a noté Hamadi Jebali sur sa page Facebook.
Il réagissait, samedi 20 juin 2015, à l’annonce de l’arrestation du journaliste vedette d’Al Jazira, à l’aéroport de Berlin Tegel, alors qu’il s’apprêtait de prendre l’avion pour Doha, au Qatar.
Ahmed Mansour avait été condamné par contumace, le 11 octobre 2014, par le tribunal du Caire, à 15 ans de prison ferme, pour avoir participé, avec des dirigeants des Frères musulmans, notamment Mohamed Baltaji, Hazem Farouk et Safouat Hijazi, à la torture de l’avocat Oussama Kamel (séquestration, vol, viol et torture), en février 2011, pendant 3 jours, au siège d’une agence de voyage donnant sur la Place Tahrir, épicentre de la révolution égyptienne (Affaire n° 12057).
Par-delà cet élan de solidarité d’un islamiste avec un autre islamiste, qui se comprend et se justifie, on est en droit de nous interroger sur les raisons du silence assourdissant de Hamadi Jebali dans l’affaire de l’enlèvement et de la séquestration des dizaines de Tunisiens – fonctionnaires du consulat général de Tunisie à Tripoli et simples citoyens – par des milices islamistes de Fajr Libya… dirigées par son ami, le chef terroriste Abdelhakim Belhaj.
Cette solidarité à géométrie variable n’honore pas l’ancien chef de gouvernement, plus islamiste que Tunisien. Elle trahit, plutôt, ses réelles obédiences et accointances.
La Tunisie et les Tunisiens ne pèsent-t-il d’aucun poids chez lui et chez ses amis islamistes? On est tenté de le penser…
Z. A.
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