Des internautes font circuler une vidéo dénonçant une descente policière musclée dans un restaurant à Monastir… pour punir des «fattaras». Vidéo.
La police s’est-elle donnée pour mission, en ce mois de ramadan, de chasser les non-jeûneurs («fattaras») des espaces où ils «osent» casser la croute durant la période du jeûne? N’a-t-elle pas d’autres chats à fouetter?
Une vidéo circule depuis hier sur le Net où l’on voit un policier cognant une jeune fille, qui a tenté de fuir le restaurant-café où la descente de police a eu lieu. L’agent de l’ordre (quel ordre ?) lui a arraché son téléphone portable, l’a jetée par terre et violemment giflée. Souriez, vous êtes en Tunisie !
Selon Âm Mustapaha, qui a filmé la scène, le policier répond au prénom de Moufid.
La scène montre des jeunes et moins jeunes, humiliés, qui quittent le restaurant en courant, comme des malpropres pris en flagrant délit.
Rappelons que les premiers jours du ramadan, une descente de police du même genre a eu lieu dans un café à Gammarth, au nord de Tunis, qui a fait réagir les défenseurs des droits de l’Homme et les activistes de la société civile.
Le mouvement Médecins contre la Dictature a dénoncé, aujourd’hui, dans un communiqué, la fermeture des cafés pendant la journée pour cause de ramadan. «Une pratique qui limite les libertés personnelles garanties par la constitution tunisienne», souligne le communiqué.
Le silence des partis progressistes, et notamment Nidaa Tounes, qui conduit la coalition gouvernementale, face à de tels abus, est on ne peut plus assourdissant. Il participe d’un manque de courage politique voire d’une forme de populisme opportuniste qui n’honore pas ces soi-disant héritiers de Bourguiba et du réformisme tunisien.
Comme quoi l’alliance avec Ennahdha vaut bien quelques concessions… aux dépens des citoyens tunisiens!
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Y. N. M.
Illustration: Statut de Bourguiba à Monastir.
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