Témoignage de Tom Richards était au Riu Imperial Marhaba à Sousse, le 26 juin 2015. Il s’est trouvé face-à-face avec la folie furieuse de Seifeddine Rezgui.
Le ressortissant britannique a raconté au ‘‘Guardian’’ comment lui et sa mère ont pu échapper à une mort certaine, alors que 39 touristes, y compris 15 de leurs concitoyens, n’ont pas eu cette chance.
Tom Richards, 22 ans, étudiant-ingénieur à l’Université de Leeds (nord de l’Angleterre), est arrivé au Riu Imperial Marhaba, la veille de l’attentat, avec sa mère Sam et son jeune frère Calum, 16 ans.
Tom et Sam se trouvaient au bord de la piscine plein-air, quelque temps avant midi, lorsqu’ils entendirent des coups de feu en provenance de la plage. «Aux premières rafales, je ne comprenais pas vraiment ce que cela pouvait être. Puis, lorsque les coups de feu ont repris de manière continue, j’ai commencé à m’inquiéter… Alors, nous avons pris la décision de nous enfuir», a-t-il raconté.
La mère et son fils aîné ont gravi quatre-à-quatre les marches et ont emprunté les portes vitrées pour accéder à l’atrium central de l’hôtel, alors que les coups de feu se rapprochaient de plus en plus et que les hurlements ne cessaient de monter.
Tom et Sam ont traversé le grand hall du Riu Imperial et se dirigèrent vers la réception. Des agents de l’hôtel les ont interpelés pour leur indiquer la voie de la fuite, vers l’aile administrative de l’hôtel. Là, les deux fugitifs ont trouvé une vingtaine d’autres personnes serrées les unes contre les autres, désorientées et effrayées. Très vite, un homme armé, Seifeddine Rezgui, a rattrapés Tom et Sam Richards…
Froidement, l’assassin tire sur 2 touristes qui se tenaient à côté des escaliers, les atteignant mortellement à la tête.
Puis, d’un seul coup, Tom s’est trouvé face-à-face avec le tueur fou. «Il m’a regardé droit dans les yeux. Honnêtement, l’espace de quelques courtes secondes, je pensais que mon heure avait sonné. Je ne sais pas ce qui lui était passé par la tête pour qu’il nous ait épargnés ainsi… Il aurait pu nous massacrer tous et continuer son chemin», s’étonne encore Tom Richards, originaire du Cheshire, comté du nord-ouest de l’Angleterre.
Calum, lui, ne s’est rendu compte de rien: il était dans la chambre et regardait la télévision, le casque sur les oreilles.
Le ‘‘Guardian’’ rappelle que, l’an dernier, plus de 420.000 touristes britanniques ont visité la Tunisie et que, «avec son économie en pleine dépression, le pays espérait garder la barre au moins à ce niveau-là.»
Traduisons cet understatement britannique: en 2015, ce chiffre ne sera pas atteint et, pendant quelques années encore, il y aura de moins en moins de visiteurs britanniques…
Marwan Chahla
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