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Nabil Ammar: «L’aide économique pour mieux lutter contre le terrorisme»

Nabil-Ammar

La seule réponse militaire n’aura jamais gain de cause contre le terrorisme, avertit Nabil Ammar, l’ambassadeur de Tunisie au Royaume Uni.

Par Marwen Chahla

Dans une interview au quotidien ‘‘The Independent’’, M. Ammar, qui a eu l’occasion, la semaine dernière, de discuter avec le Premier ministre David Cameron de la nouvelle approche commune dans la lutte contre les attaques de l’Etat islamique (Daêch), a déclaré que tous les pays du monde se trouvent, aujourd’hui, devant l’absolue obligation de revoir la démarche de leur lutte anti-terroriste. Il suggère que les fonds habituellement alloués à l’action militaire soient reconvertis en ressources pour l’aide économique et que, désormais, la priorité pour ces pays soit le traitement des facteurs politiques sous-jacents, qui donnent naissance à l’extrémisme et rendent possible sa montée.

Au lendemain de l’attaque de l’hôtel Riu Imperial Marhaba, à El-Kantaoui, à Sousse, M. Nabil Ammar appelle les touristes britanniques à ne jamais abandonner la destination tunisienne, expliquant que pareilles calamités «peuvent s’abattre sur n’importe quel pays au monde» et que les difficultés économiques qui peuvent s’en suivre, à cause des pertes de visiteurs étrangers, peuvent potentiellement avoir des répercussions négatives et nourrir les facteurs qui sont à l’origine de la montée du terrorisme.

‘‘The Independent’’ a rappelé, au passage, que près de 15% du PIB tunisien proviennent de l’activité de l’industrie touristique et que ce secteur emploie plus de 400.000 Tunisiens.

Selon M. Ammar, «la réponse sécuritaire et militaire peut endiguer le problème terroriste, mais elle ne pourrait pas l’éradiquer définitivement. Nous avons essayé de faire cela depuis quelque temps déjà… Aujourd’hui, force est de constater que la menace terroriste n’a fait que croître. A mon avis, la conclusion est évidente: nous nous devons de changer d’approche.»

«Vous ne pouvez pas faire usage que d’une simple réponse ou de deux. Ce problème a à voir avec l’éducation. Il est aussi la conséquence du chaos qui règne dans certaines parties du monde. Ce problème est en lien direct avec le sentiment que l’on peut éprouver lorsque l’on est maltraité, incompris – parfois même haï. Il résulte également des politiques sociales et étrangères. Je pense que, sur le long terme, la solution devrait consister à appuyer avec beaucoup détermination et de conviction le développement économique. Jusqu’ici, nous avons opté pour un investissement dans l’effort de la guerre. A présent, nous devrions plutôt investir dans l’économie et dans l’intégration de cette partie du monde dans l’économie globale», a souligné M. Ammar.

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