Les Etats-Unis semblent avoir pris conscience des menaces qui pèsent sur la fragile transition démocratique tunisienne.
Par Marwan Chahla
La Chambre des représentants américains semble s’être décidée de prendre les choses plus au sérieux, en consacrant cette semaine les travaux de sa commission des AE au dossier tunisien et à la manière de se porter au secours de la success story tunisienne, a rapporté, dimanche 12 juillet 2015, le site ‘‘Al-Monitor’’.
Un groupe de travail de la Commission des Affaires étrangères de la chambre basse du législatif américain rencontrera, le 14 juillet, des experts externes pour discuter de «la fragilité de la transition démocratique en Tunisie.»
Cette réunion intervient au lendemain de la confirmation officielle, annoncée le 10 juillet par la Maison Blanche, de l’achèvement du processus de l’accession de la Tunisie au statut de 16e allié majeur non-membre de l’Otan, une adhésion hautement symbolique qu’accompagnent, concrètement, des «privilèges tangibles qui comprennent notamment l’éligibilité à la formation, à des prêts d’équipement pour recherche et développent coopératifs et à des subventions pour des achats militaires», selon le communiqué du département d’Etat publié à cette occasion.
Pour Ileana Ros-Lehtinen, représentante de la Floride et présidente de cette séance de travail de la Chambre des représentants des Etats-Unis, «l’avenir de la Tunisie est loin d’être certain, et les intérêts nationaux des Etats-Unis nous dictent de veiller à ce que le processus de la transition démocratique dans ce pays d’Afrique du nord soit mené jusqu’à son terme et que l’on se tienne à son côté face à la menace provenant d’extrémistes violents et radicaux, tels que l’Etat islamique et autres groupes terroristes», ajoutant que la réunion du 14 juillet «sera une occasion importante pour nous d’évaluer la situation actuelle en Tunisie et d’identifier tous les domaines possibles où les Etats-Unis peuvent aider à protéger l’avenir démocratique de ce pays.»
Ileana Ros-Lehtinen: «Identifier tous les domaines possibles où les Etats-Unis peuvent aider à protéger l’avenir démocratique de ce pays.»
Depuis le début de la Révolution du 14 janvier 2011, les Etats-Unis ont suivi «avec beaucoup d’intérêt» et applaudi le processus de la transition démocratique en Tunisie – pouvait-il en être autrement? Cependant, à y regarder de très près, cet appui américain à la seule expérience réussie du Printemps arabe n’a pas été total, franc et sans réserve.
A plusieurs reprises, lors de sa visite à Washington en mai dernier, le Président Béji Caïd Essebsi a tenté de mettre les points sur les i, en expliquant aux responsables américains qu’un soutien véritable à la Tunisie ne doit pas s’exprimer par des demi-mesures ou une précipitation lente.
Une solidarité avec la jeune démocratie tunisienne devrait être effective et concrète, car les belles paroles et les discours laudateurs ne sauraient suffire pour assurer la sécurité, relancer l’économie, créer des emplois, etc.
A présent, au lendemain de la terrible secousse du 26 juin 2015, la communauté internationale, les Etats-Unis en tête, semble avoir pris conscience des menaces pesant sur la transition démocratique tunisienne, qui dérange beaucoup de régimes de la région, ligués pour la faire échouer.
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