Ezzahra, cité balnéaire au sud de Tunis, a confié la programmation de son festival d’été 2015 à Naoufel Ben Aïssa.
Par Hamadi Abassi
Un nouveau challenge pour ce musicien, compositeur, enseignant en musicologie qui assumait, la saison écoulée, la direction du Festival de Bou Kornine.
Pour démarquer le festival d’Ezzahra de son voisin d’Hammam-Lif, plus entreprenant et jouissant d’une plus grande notoriété, Naoufel s’est démené pour offrir aux festivaliers une scène conforme à leurs aspirations. Il ne s’agit pas de rivalité ou d’antagonisme, mais d’une approche structurée et différente, qui réconcilie les habitants de l’ancienne Saint Germain avec leur festival.
Pour attirer les différents publics, Naoufel ratisse large en proposant un choix hétéroclite de spectacles, afin de faire du théâtre de plein air d’Ezzahra une plateforme multi disciplinaire qui accueille différentes expressions artistiques. Cette démarche l’empêche, cependant, d’enfermer ce festival dans une vision ou des objectifs précis.
Le Festival d’Ezzahra installera ses tréteaux et allumera ses projecteurs du 21 juillet au 21 août, juste après les nuits festives de ramadan et de l’Aïd El-Fitr.
Pour la soirée d’ouverture, il y aura un hommage à la diva Oulaya intitulé ‘‘Bani Watani’’ (titre de l’une de ses plus célèbres chansons patriotiques). Après l’accueil mitigé réservé à ‘‘Dhalamouni Habeïbi’’, hommage à la même Oulaya, présenté par la Troupe théâtrale de la ville de Tunis, en ouverture du festival de Carthage, n’est il pas présomptueux d’aborder de nouveau la légende Oulaya? Deux belles voix pétries de qualité tentent de faire revivre cette légende de la musique tunisienne à travers certains de ses succès. Il s’agit de Lamia Annabi, la propre fille d’Oulaya, et Rihab Sghaïer, enseignante de musique et de chant, qui excelle dans l’interprétation des «qacid».
Les recettes de ce concert nostalgique serviront à venir en aide aux familles des martyrs de l’armée nationale.
Après cette mise en bouche, qui s’annonce comme un régal, la variété musicale sera représentée par de grandes vedettes : Lotfi Bouchnak, Zied Gharsa, Nabiha Karaouli et Nour Chiba. Il y aura aussi du «tarab» (bel canto oriental), servi par des artistes confirmés, qui se produiront dans des concerts musicaux thématiques: ‘‘Asrar’’ (Secrets) de Raoudha Ben Abdallah, ‘‘L’élan de la corde’’ d’Anis Klibi interprété par Asma Othmani. On annonce également un hommage à Oum Kalthoum par le maestro Mohamed Allam, avec la participation d’Olfa Ben Romdhane et Asma Ben Ahmed, ‘‘Nejma’’ de Riadh Sghaïer accompagné par la voix aux registres multiples de Jamila Haggi.
La musique soufie sera présente avec le spectacle « El-Hadhra ».
La musique soufie fera aussi partie du programme avec le show à la fois typique et moderne d’‘‘El Hadhra’’ de Fadhel Jaziri: un régal pour les puristes et un bonheur pour les amateurs de l’innovation artistique.
Pour pallier à la morosité ambiante, l’humour aura aussi sa place, avec les one man shows les plus décapants du moment, présentés par Kamel Touati, Lotfi Abdelli, Wajiha Jendoubi, et le must par sa fantaisie, ‘‘Farka Saboun’’ d’Aziza Bou Labiar et Moez Toumi.
Le Théâtre national tunisien (TNT), sous la férule de Fadhel Jaïbi, proposera ses plus récentes créations, notamment ‘‘Plateau’’ avec Fatma Ben Saïdane, la comédie ‘‘Qannâs’’ de Youssef Sibaoui et ‘‘Free Namoul’’, un spectacle multi-générationnel de Walid Ezzine et Marwane Saloui.
Les accrocs de musique urbaine (rap, reggae, hip hop) se régaleront avec Kafon et Balti. Les incontournables DJ Maroo, Ramzus et Wolf, l’indémodable Sofiane Safta et le slameur Hatem Karoui mettront le feu à la scène.
Pour que les amateurs de septième art ne se sentent pas frustrés, deux longs métrages tunisiens sont programmés ‘‘Hay’’ d’Amine Boukhris et ‘‘Bab El Fella’’ de Mosleh Kraïem.
Un ballet russe, une soirée musicale turque et une soirée palestinienne nous rapprocheront de la clôture du festival, qui sera assuré par ‘‘Muwasheh’’ de l’Association Maqamet avec la participation de Henda Ben Chaabane, Nizar Boushih et l’excellent Zied Gharsa.
Programme
21 juillet: Soirée d’ouverture ‘‘Bani Watani’’, hommage à Oulaya avec Lamia Annabi et Riadh Seghaïer.
22 juillet : Ballet ‘‘Florilège russe’’.
23 juillet : Comédie ‘‘El Qanâs’’ de Ghazi Zoghdani.
24 juillet: Soirée Akram Mag et DJ Dark.
25 juillet: ‘‘Free Namoul’’ de Walid Ezzine et Marouan Saloui.
26 juillet: ‘‘Hay’’, long-métrage de Amine Boukhris.
27 juillet: Concert ‘‘Asrar’’ de Raoudha Abdallah.
28 juillet: ‘‘Bab El Fella’’, long-métrage de Mosleh Kraïem.
29 juillet: Concert ‘‘Ala Janahou El Watar’’ de Anis Klibi avec Asma Othmani.
30 juillet: ‘‘L’oreille assoiffée’’ d’Abdelkrim Basti avec Mounir Mahdi et Nejib Khlas.
31 juillet: Concert de Lotfi Bouchnak.
1er août: One women show de Wajiha Jendoubi ‘‘Afcha mon amour’’.
2 août : Soirée rap : Balti et Kafon.
3 août: Soirée palestinienne.
4 août: Groupe Opéra Hip Hop.
5 août: Théâtre : ‘‘Plateau’’ de Ghazi Zoghdani.
6 août: One man show ‘‘In’Ach’’ de Kamel Touati.
7 août: Gala de Nabiha Karaouli.
8 août: Soirée de magie.
9 août: Hommage à Oum Kalthoum sous la direction du maestro Mohamed Allâm, avec la participation de Olfa Ben Romdhane et Alia Belaïd.
10 août: Soirée musicale turque.
11 août: Gala Nour Chiba.
12 août: ‘‘Nejma’’ de Riadh Sghaïer avec la participation de Jamila Hajji.
13 août: ‘‘El Hadhra’’ de Fadhel Jaziri.
14 août: ‘‘Ettarab El Assil’’ avec Asma Ben Ahmed et Sofiène Zaïdi.
15 août: ‘‘Bab El Fella’’, long-métrage de Mosleh Kraïem.
16 août: One man show “Made in Tunisia” de Lotfi Abdelli.
17 août: Soirée avec le groupe de Sofiane Safta et le slameur Hatem Karoui.
18 août: Soirée DJ avec Maroo, Ramzuss et Wolf.
19 août: Théâtre pour enfants : ‘‘Ali Baba et les 40 voleurs”.
20 août: Comédie : ‘‘Farket Saboun” de Aziza Bou Labiar et Moez Toumi.
21 août: Soirée de cloture avec ‘‘Mouwasheh” de l’Association Maqamât avec la participation de Henda Ben Chaabaâne, Nizar Boushih et Zied Gharsa.
22 au 30 août: Cirque chinois.
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