Un rapport du bureau de l’inspecteur général du Département d’Etat pointe les nombreuses faiblesses de la mission diplomatique américaine en Tunisie.
Ce rapport est venu au moment où l’ambassadeur sortant, Jacob Walles, s’apprête à passer le témoin à son successeur désigné, Daniel Rubinstein.
L’ambassade américaine à Tunis n’est pas en conformité avec les règles et les normes en vigueur dans ce domaine aux Etats-Unis. L’inspection, effectuée entre le 17 février et le 12 mars 2015, a relevé de nombreuses lacunes dans son organisation et son fonctionnement, notamment en matière de leadership, de mise en œuvre des politiques et programmes, des services de soutien et du contrôle.
L’ambassadeur américain en personne, Jacob Walles, s’est vu reprocher des lacunes notamment en matière de communication et de «compétences interpersonnelles».
S’il lui reconnaît d’avoir, durant son mandat, fait avancer les intérêts nationaux américains en Tunisie, le rapport de l’Office of Inspector General (OIG) indique que ses faiblesses «ont négativement affecté le senior staff et sa capacité à gérer les opérations et les programmes».
Selon le rapport, l’entourage de M. Walles s’est notamment plaint de son intolérance des opinions dissidentes sur les questions politiques et de management qui ont «contribué au moral bas» de l’équipe.
L’ambassadeur sortant est également accusé de ne pas associer le staff de l’ambassade au processus de prise de décision, «ce qui a miné la coordination entre agences sur certains programmes» et de donner l’impression ne pas faire confiance à ses collaborateurs pour faire leur travail.
Autres manquements reprochés à l’ambassadeur, le fait de ne pas avoir rencontré les citoyens américains vivant en Tunisie depuis plus de deux ans, et de ne pas accorder l’attention requise aux programmes d’assistance grandissants.
Au niveau de l’ambassade en général, le rapport de l’OIG souligne le manque de personnel dans certains structures (Bureau of Inter national Narcotics and Law Enforcement Program) qui ne les habilite à faire face à la croissance de leur activité, l’absence d’indicateurs de performance, etc.
Pour remédier à toutes les faiblesses et défaillances détectées dans l’organisation et le fonctionnement de l’ambassade, l’OIG a fait 33 recommandations pour redresser la barre au sein de l’ambassade américaine à Tunis. La première concerne l’ambassadeur et le chef-adjoint de la mission diplomatique qui vont devoir s’enrôler dans un programme de formation… en leadership.
Nabil Ben Ameur
Illustration: Jacob Walles.
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