Le ballet Samaia est été une agréable découverte pour le public de Carthage , qui s’est offert un voyage dans la mémoire du peuple géorgien.
Par Hamadi Abassi
Face à un public clairsemé, les danseurs du ballet géorgien Samaia ont investi, jeudi dernier, la scène du festival de Carthage, dans une débauche d’allégresse, de rythme, de grâce et de virtuosité technique.
Ce fut une invitation pour un exaltant voyage à travers l’âme et la culture d’un pays de montagnes et de steppes, situé aux confins de l’Europe et de l’Asie, dans la région du Caucase.
La légendaire reine Tamar, souveraine unificatrice d’un pays morcelé au XIIIe siècle.
Sur les traces des comètes fuyantes
Par la rigueur de ses chorégraphies, qui alternent grâce, poésie, fougue guerrière et chevauchée tumultueuse, Samaia nous a entrainés à la découverte d’un patrimoine culturel aux multiples facettes. Une fresque chorégraphique et musicale déclinée à travers différents tableaux à thèmes, qui mènent à la rencontre d’un peuple fier, fortement attaché à sa mémoire et à son histoire.
Ce qui nous a été donné de voir est simplement prodigieux par toute l’énergie dépensée par les danseurs au port altier, plein de grâce, qui bondissent, virevoltent s’élancent dans les airs défiants les lois de la pesanteur sans perdre leur assurance.
Langage des corps agiles et énergiques qui sculptent l’espace par leurs vertigineuses acrobaties.
Si nous étions largués par l’incompréhension de la langue géorgienne censée nous faciliter la compréhension des thèmes des tableaux proposés, les chorégraphies subtiles et ingénieuses nous ont rendu la tâche moins pénible. Langage des corps agiles et énergiques qui sculptent l’espace par leurs vertigineuses acrobaties, sur les traces des comètes fuyantes.
La musique illustrative enjouée et pleine d’entrain entrouvre les fenêtres du rêve et du voyage à travers les routes de la soie sublimée, la somptuosité des bachrafs ottomans et les fioritures d’une cithare persane.
Un agréable livre d’images
Certaines des chorégraphies présentées sont d’une somptueuse exécution, comme celle dédiée à la légendaire reine Tamar, souveraine unificatrice d’un pays morcelé au XIIIe siècle, est un véritable tableau médiéval, marqué par la présence erratique de trois grâces en somptueux costumes d’époque. Cette danse basée sur la délicatesse des mouvements et l’authenticité des costumes symbolise les trois principes fondamentaux de l’unité territoriale géorgienne.
Un voyage sublimé chargé des résonances profondes d’une mémoire prodigue.
Le ballet pétulant préserve la neutralité du noir pour ses costumes de base, et une palette de teintes en camaïeu pour les tenues principales; une harmonieuse association chromatique qui lui permet de surfer sur le temps et les époques.
Le ballet Samaia se présente comme un agréable livre d’images à feuilleter, un voyage sublimé chargé des résonances profondes d’une mémoire prodigue, où le plaisir et la joie se déclinent à chaque tableau.
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