Pour Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, une Tunisie démocratique est essentielle à la stabilité de l’Europe.
L’Union européenne (UE) a donné, vendredi 31 juillet 2015, son feu vert à la 1ère tranche d’aide annuelle à la Tunisie d’un montant de 116,8 millions d’euros, soit un peu plus de 251 millions de dinars tunisiens (MDT), afin d’assister le pays au «renforcement de sa sécurité et à l’amélioration de son développement socio-économique et régional.»
Dans un communiqué officiel de l’Union qui annonce le déblocage de ces fonds, Mme Mogherini, la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité/vice-présidente de la Commission européenne, a expliqué qu’une «Tunisie forte et démocratique est vitale à la stabilité du voisinage de l’Europe. Donner plus de force à notre partenariat avec ce pays est une priorité de tout premier ordre pour l’UE, ainsi que le démontre de façon très claire l’adoption de cette 1ère tranche d’assistance.»
Selon Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, le montant total de l’aide que l’UE accordera à la Tunisie au titre de l’année 2015 sera de 288 millions d’euros (plus de 621 MDT).
Depuis le déclenchement de la révolution tunisienne, en 2011, l’UE a soutenu financièrement la Tunisie. Il y a eu, pourtant, certains passages à vide, certaines lenteurs… et des moments d’hésitation où le geste ne «voulait» plus suivre la parole.
Pour nombre d’observateurs, les attentats terroristes du musée national du Bardo (18 mars 2015) et de l’hôtel Imperial Marhaba (26 juin 2015) ont de manière directe ou indirecte pesé de tout leur poids dans cette accélération des procédures européennes pour prêter main forte à la Tunisie en ces temps les plus difficiles depuis le 14 janvier 2011.
Désormais, le danger terroriste n’est plus une simple fabrication alarmiste: très visiblement, il s’agit d’une menace pour la région méditerranéenne toute entière et, sans doute aussi, bien au-delà.
Le 20 juillet, le chef du gouvernement Habib Essid avait effectué une visite de travail à Bruxelles où il a discuté avec les partenaires européens de la lutte contre le terrorisme. «Cette adoption est l’une des nombreuses mesures concrètes que nous mettons en œuvre à court et à moyen terme pour répondre aux défis exceptionnels auxquels la Tunisie est confrontée», a encore dit la haute responsable européenne.
Johannes Hahn, commissaire chargé de la Politique européenne de voisinage et des Négociations d’élargissement, a pour sa part relevé que «par la décision, l’UE montre sa volonté d’aider de manière continue la Tunisie à renforcer son processus de transition démocratique (…) C’est un signal clair de notre engagement ferme à l’égard de la Tunisie et du peuple tunisien», a-t-il soutenu.
La volonté politique de l’UE de consolider ses relations avec la Tunisie a été clairement exprimée dans la déclaration du Conseil européen de mars et dans les conclusions du Conseil des affaires étrangères de juillet.
Marwan Chahla
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