Le président Caïd Essebsi a appelé le gouvernement à faire promulguer une loi qui accorde à la femme la tutelle sur ses enfants mineurs.
Par Imed Bahri
Le président de la république Béji Caïd Essebsi a présidé, jeudi, au Palais de Carthage, la cérémonie officielle de célébration de la journée nationale de la femme, qui coïncide avec le 59e anniversaire de la promulgation du Code du statut personnel (CSP).
Béji Caïd Essebsi et son épouse Chadlia Saïda Farhat.
Cette cérémonie, qui reprend après 3 ans d’absence (merci Moncef Marzouki !), s’est déroulée en présence du chef du gouvernement Habib Essid, du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, des membres du gouvernement, de nombreuses personnalités nationales et de près de 1000 femmes représentants divers secteurs d’activités.
Le président de la République a prononcé, à cette occasion, un discours où il a salué la femme tunisienne qui a réussi à hisser haut la bannière nationale dans le monde. Il a aussi rendu hommage à Habib Bourguiba, premier président de la République qui a eu la clairvoyance de faire promulguer, le 13 août 1956, le CSP, la première grande réforme en Tunisie au lendemain de l’indépendance, qui a contribué à l’émancipation des femmes et de la société dans son ensemble.
Près de 1000 femmes représentant tous les secteurs d’activité dans les jardins du Palais de Carthage.
Tout en soulignant la conformité de ce texte de loi avec l’esprit de l’islam et son aspiration à l’égalité entre l’homme et la femme, le chef de l’Etat a rendu hommage aux réformistes tunisiens, et à leur tête Tahar Haddad, pionnier de l’émancipation féminine en Tunisie, à travers ses écrits publiés au début du 19e siècle et inspirés de l’esprit d’ouverture de l’école religieuse tunisienne de Kairouan.
M. Caïd Essebsi a passé en revue ensuite les acquis de la femme et a rappelé avoir signé, lui-même, quand il était Premier ministre du gouvernement provisoire, en 2011, l’adhésion de la Tunisie à la convention de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw), soulignant la nécessité de renforcer les acquis des femmes en promulguant des lois garantissant la parité des salaires entre l’homme et la femme, notamment dans les secteurs agricole et industriel, afin de mettre fin à la discrimination entre les deux sexes en matière de rémunération .
Une pensée particulière pour la femme rurale.
Le président de la République a souligné, par ailleurs, l’importance de l’amendement des dispositions relatives à la garde d’enfants mineurs pour garantir l’égalité entre les parents, de manière à simplifier aux enfants les autorisations et les procédures officielles.
M. Caïd Essebsi a appelé également à mettre les filles à l’abri des pratiques qui sont en contradiction avec la modernité de la Tunisie et de ses lois libérales, dans une allusion aux écoles dites coraniques ou religieuses qui imposent le hijab aux petites filles et leur inculquent une idéologie obscurantiste.
Les femmes gardiennes de l’Etat.
Le président de la République a, enfin, évoqué les conditions difficiles des travailleuses, et notamment dans le milieu rural, souvent exploitées et cible de violence morale et physique, en insistant sur le rôle de l’Etat dans la protection des femmes et la préservation de leur dignité, notamment par le travail qui aide à la soustraire à la pauvreté.
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