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Visite ministérielle du Palais de Sidi Dhrif : Un vrai flop

Palais-Sidi-Dhrif

La visite ministérielle du palais de Sidi Dhrif, prévue aujourd’hui, n’a pas pu avoir lieu, l’autorisation judiciaire n’ayant pas été établie à temps.

La visite à l’ancien palais privé de Ben Ali confisqué par l’Etat avait été annoncée à cor et à cri et les journalistes ameutés. Cinq ministres devaient y prendre part, mais deux seulement ont daigné faire le déplacement, ainsi que Mongi Rahoui, l’incontournable président de la commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Manque de coordination

La délégation gouvernementale devait examiner la situation de ce palais, situé à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis, laissé à l’abandon depuis la fuite de son ancien propriétaire, le 14 janvier 2011, et étudier les moyens de sa vente au privé, dans le cadre de la cession des biens confisqués de l’ancien clan au pouvoir.

Les portes sont cependant restées fermées. Et pour cause : les visiteurs n’avaient pas d’autorisation du juge en charge de la gestion de ce bien. Ils n’avaient pas pris soin de faire les démarches nécessaires, sachant qu’aujourd’hui, en Tunisie, on est censé être dans une démocratie où les pouvoirs exécutif et judiciaire sont séparés.

Selon les deux ministres présents, Hatem Elleuchi (Domaine de l’Etat) et Mohamed Salah Arfaoui (Equipement), la visite n’a pas été annulée, mais seulement reportée à une date qui reste à préciser. La belle affaire !

M. Elleuchi a cru pouvoir justifier ce report en indiquant que le procureur de la république ne s’était pas présenté et que la visite ne pouvait avoir lieu en son absence. «Soit nous avons oublié de l’inviter, soit il ne s’est pas présenté», a-t-il précisé, sans se rendre compte de l’incongruité de sa déclaration.

Il y a donc, on l’a compris, un manque de coordination – c’est un euphémisme – entre le gouvernement et les autorités judiciaires. Ce qui n’honore ni l’un ni l’autre.

Mongi Rahoui met son grain de sel

Mongi Rahoui, qui ne pouvait espérer une meilleure occasion pour mettre son grain de sel, a déclaré aux médias que «le report de la visite démontre que le gouvernement est irresponsable et incapable d’honorer ses engagements.» Et vlan !

Les ministres Slim Chaker (Finances), Farhat Horchani (Défense) et Mohamed Salah Ben Aïssa (Justice), qui ont séché la visite, ont-ils eu d’autres engagements plus importants ou ont-ils été informés à temps… du contretemps?

Y. N.

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