La Suisse va adopter une nouvelle loi qui permettra de remettre à la Tunisie 40 millions de dollars (76 MD) des fonds détournés par Ben Ali.
Cette nouvelle a été annoncée, lundi 24 août 2015, par Valentin Zellweger, directeur général du département droit international et conseiller auprès du ministère fédéral suisse des Affaires étrangères.
Le responsable suisse a également expliqué que cette nouvelle disposition légale touchera des milliers de «personnes politiquement exposées», appelées «PEP’s» dans le jargon bancaire.
Les PEP’s sont soit des chefs d’Etat ou de très hauts fonctionnaires qui ont profité de leurs fonctions pour détourner de l’argent public et le placer sur des comptes offshore, notamment en Suisse.
Valentin Zellweger a indiqué que «dans le cas de la Tunisie, les choses ont nettement progressé», précisant que les législateurs de son pays travaillent d’arrache-pied pour que cette nouvelle loi soit prête avant la fin de l’année actuelle et qu’elle permette à la Tunisie de disposer de 40 millions de dollars, ce qui représente une «bonne tranche» sur un total qui se monte à 60 millions de dollars (115 millions de dinars, MD), de ce que l’ancien dictateur a pu subtiliser et placer sur des comptes bancaires suisses.
M. Zellweger a estimé que les deux chambres du législatif suisse devraient pouvoir trouver un terrain d’entente sur la version finale à donner à ce projet de loi qui révolutionnera les pratiques bancaires suisses. Il a ajouté que cette «mesure législative sera la plus complète au monde, dans ce domaine… C’est une très bonne décision et il fallait la prendre.»
Durant les 25 dernières années, la Suisse a restitué 1,8 milliard de dollars ainsi spoliés par des dictateurs comme le philippin Ferdinand Marcos, le nigérian Sani Abacha, le haïtien Jean-Claude Duvalier et Mobutu Sese Seko de l’ancien Zaïre.
A présent, donc, c’est au tour de Ben Ali –et bientôt, ce sera le cas de Hosni Moubarak, selon les milieux informés.
Marwan Chahla (avec Associated Press).
Illustration: Valentin Zellweger.
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