L’histoire d’une résidente condamnée, en Tunisie, à 2 ans de prison ferme suite à un drame dont le système de santé publique est le principal responsable.
Par Dr Moez Ben Salem
Le titre de cette tribune est emprunté à un confrère, car elle résume au mieux le sort dramatique d’une jeune stagiaire en gynécologie qui, par une décision de justice ubuesque, vient d’être condamnée à deux ans de prison ferme suite à un drame dont elle ne devrait pas assumer seule les conséquences.
En 2009, alors qu’elle était de garde, cette jeune résidente en 2e année a été confrontée à un cas d’accouchement difficile. Cherchant à sauver la mère, elle a utilisé la technique du forceps ce qui a entrainé des dégâts irrémédiables chez le nouveau-né, entrainant sa mort quelque temps après
La situation est certes tragique pour les parents, mais la jeune stagiaire a-t-elle à payer seule, si lourdement, pour une défaillance criarde du système de santé publique qui fait qu’un(e) jeune résident(e) se retrouve à faire face à des situations compliquées, sans un encadrement adéquat de la part de médecins expérimentés?
Cette jeune collègue est donc jetée en prison, dans l’indifférence générale de l’opinion publique, y compris le corps médical!
Cette jeune femme a été condamnée à une peine plus lourde que celle des terroristes qui ont attaqué l’ambassade des Etats-Unis, en septembre 2012, et ont sali à jamais l’image de notre pays!
Cette grave affaire va certainement donner à réfléchir aux futur(e)s résident(e)s en médecine qui pourraient se détourner de la spécialité gynécologie-obstétrique, ce qui pourrait avoir pour conséquence un manque de spécialistes en la matière.
La communauté médicale doit se mobiliser et soutenir cette jeune collègue, car ce qui lui est arrivé pourrait «tomber sur la tête» de n’importe quel futur jeune médecin en Tunisie.
A bon entendeur!
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