Mourad Hattab estime que la Tunisie est à genoux et manque cruellement de liquidité. La réconciliation économique est le seul moyen pour sortir de la crise.
Pour l’économiste, qui intervenait aujourd’hui sur Shems FM, les indicateurs économiques et financiers de la Tunisie n’ont jamais atteint des taux aussi catastrophiques et les chiffres publiés dans la dernière note de conjoncture de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ont de quoi inspirer des inquiétudes.
Après l’attaque terroriste de Sousse, le 26 juin dernier, plusieurs secteurs ont été gravement affectés, notamment le tourisme, le transport, l’énergie, le phosphate, etc.
S’ajoute à tout cela, le recrutement, durant le règne de la «troïka», l’ex-coalition au pouvoir dominée par le parti islamiste Ennahdha (janvier 2012-janvier 2014), de plus de 120.000 fonctionnaires, dont 30.000 bénéficiaires de l’amnistie générale, a alourdi les charges de l’Etat.
«Notre administration est aujourd’hui paralysée par le gel des activités de quelque 1000 hauts cadres, dont une trentaine d’anciens ministres, et la vie économique est handicapée par les tracasseries judiciaires dont font l’objet plus de 400 hommes d’affaires. Ces derniers, souvent entendus en tant que simples témoins, sont inquiets et ne peuvent, dans ces conditions, investir. Or, les étrangers n’investiront pas si les investisseurs locaux n’ont pas confiance et hésitent à le faire», a expliqué Mourad Hattab. Et d’enchaîner: «Pour espérer dépasser la sévère crise que traverse aujourd’hui notre pays, nous devons mener à terme la réconciliation économique et financière comme l’ont fait, avant nous, des pays comme la Jordanie, le Maroc ou la Hongrie».
Z. A.
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