Ghannouchi appelle au dialogue dans le dossier des jihadistes, prône des modifications de la loi de réconciliation économique et soutient Habib Essid.
Dans une interview au site Correspondents.org mise en ligne le 7 septembre, le leader d’Ennahdha déclare que le retour des jihadistes engagés dans les combats en Syrie, en Irak et ailleurs ne doit pas être traité d’un point de vue uniquement sécuritaire mais dans une vision d’ensemble qui devra inclure les dimensions économiques, sociales et culturelles.
Rached Ghannouchi ajoute que «le dialogue est nécessaire si nous voulons éviter que des milliers de prisonniers dans nos geôles se constituent en autant de membres de Daêch». Il cite en contre-exemple l’expérience d’Ennahdha avec Ben Ali (qui a permis au parti islamiste de continuer son développement même en étant en prison pour des longues années), en précisant que le dialogue peut être envisagé sous certaines conditions et peut même donner des résultats comme ça s’est passé en Algérie et au Maroc.
Concernant la réconciliation économique, Rached Ghannouchi insiste sur le fait que le projet de loi présenté au parlement n’est pas un texte sacré et même le Président de la République, son initiateur, a bien précisé qu’il reste à discuter.
D’après le leader islamiste, Ennahdha n’est pas contre le projet de loi de réconciliation économique mais prône certaines modifications du projet de loi qu’il discutera avec les partis de la coalition pour les présenter à l’Assemblée.
Ghannouchi a, par ailleurs, renouvelé le soutien de son parti au Gouvernement de Habib Essid qui va, selon lui, dans la bonne vois même s’il a besoin de temps pour concrétiser ses initiatives. Il estime, cependant, qu’un remaniement est possible dans les prochains jours mais qu’il sera partiel et, espère-t-il, ne perturbera pas la stabilité du gouvernement.
A. B. M.
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