Le photographe français Arthur Perset redonne vie, à travers une série de photographies, à une Carthage immémoriale, plus vivante que jamais.
Par Fawz Ben Ali
L’exposition photographique ‘‘Carthage fin de règne’’ d’Arthur Perset a été inaugurée vendredi 11 septembre 2015 à la galerie de l’Institut français de Tunisie (IFT) à Tunis, en présence d’amateurs de photographie, d’artistes et d’intellectuels, dont l’écrivain Youssef Seddik, l’acteur et comédien Hichem Rostom et la chorégraphe Nawel Skandrani.
Ce néant qui autrefois était une ville
Arthur Perset, jeune artiste français, diplômé du département photo de l’université Paris VIII, s’était lancé dans une carrière de photographe freelance depuis 2008, tout en travaillant avec les magazines, les entreprises et les agences. Les couleurs et la lumière constituent ses thèmes de prédilection, mais il est également attiré par les microcosmes qui marquent ses travaux ‘‘Espace en attente’’; ‘‘Un été à la plage’’; et le dernier en date ‘‘Carthage fin de règne’’.
Arthur Perset décide, à la fin de l’année 2012, de quitter Paris pour s’installer à Carthage. Durant ces trois dernières années aventurières, il fait la découverte de l’histoire de cette ville et ce qu’elle dégage l’inspire. Il décide alors de réaliser le projet artistique ‘‘Carthage fin de règne’’. Il photographie le présent de Carthage mais aussi les traces de la Carthage antique, pour rappeler ce passé glorieux et lui rendre hommage.
Sa démarche consiste à imaginer ce qui n’est plus, ce néant qui autrefois était une ville et pas des moindres, l’ancienne cité punique puis romaine, démolie par les affronts du temps, et surtout par l’indifférence de ses maîtres successifs et de ses habitants, censés protéger cet héritage.
La puissance du vide
Les images témoignent de cet abandon. Les lieux, où l’une des plus prestigieuses civilisations avait inscrit sa gloire, n’abrite plus que le souffle du vent. «Arrivant à Carthage, j’ai tout de suite été frappé par la puissance du vide», témoigne Arthur Perset.
La Carthage d’aujourd’hui se résume, en effet, à des colonnes et des ruines. Mais, «la Carthage est éternelle… Elle continuera à exister à travers les hommes et à habiter les lieux choisis par sa fondatrice Elyssa», affirme encore l’artiste. D’ailleurs, sur les photos exposées, apparaissent quelques portraits, les héritiers d’Elyssa, sur les visages desquels on devine les marqueurs ineffaçables de la cité, et dont les regards sont tournés autant vers le passé que vers l’avenir.
Parallèlement à l’exposition, une vidéo réalisée par Arthur Perset a été projetée où les photographies défilent, accompagnée par des textes écrits et lus par les écrivains et historiens Daniel Rondeau et Leïla Sebaï.
L’exposition se poursuit à la galerie de l’Institut Français de Tunisie (20-22, avenue de Paris), du lundi au vendredi de 9h à 17h, et ce jusqu’au 30 septembre.
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