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Expert : «La Tunisie ne doit pas acquérir des équipements militaires russes»

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L’éventuelle acquisition par la Tunisie d’équipements militaires russes a suscité des critiques parmi les experts en armement.  

Cette éventualité a été évoquée par le ministre de la Défense Farhat Horchani, lors d’une rencontre, avant-hier, avec l’ambassadeur de Russie à Tunis, Sergey Nikolaev.

M. Horchani a parlé notamment de l’acquisition d’hélicoptères et de formation militaire.

Cette perspective, qui reste au niveau de l’intention, a provoqué des réactions parmi les experts en armement, notamment Elyes Ben Chedly, qui a déploré «la méconnaissance totale de la Tunisian Air Force (TAF)», par le ministre de la Défense.

Selon lui, l’armée de l’air tunisienne est habituée aux équipements militaires américains et français et, en cas d’acquisition de matériels russes, un important programme de formation serait nécessaire, ainsi que d’énormes investissements dans les procédures de maintenance «pour changer les procédures d’approvisionnement mais aussi pour changer la mentalité de nos pilotes et techniciens, qui ont tous été formés sur des appareils occidentaux dits « On Condition »», explique-t-il.

Selon Elyes Ben Chedly, la déclaration de M. Horchani est d’autant plus maladroite qu’elle «est venue jeter de l’huile sur le feu en cette période cruciale de tensions maximales entre les pays de l’Otan et le pouvoir russe de Vladimir Poutine sur le dossier syrien.»

Selon l’expert, la petite Tunisie n’a pas les moyens, aujourd’hui, de perdre un quelconque soutien international, notamment celui de ses principaux partenaires économiques et bailleurs de fonds occidentaux.

Tout en soulignant la «douloureuse évidence que notre situation intérieure est complètement dépendante de l’extérieur», Elyes Ben Chedly forme l’espoir que la déclaration du ministre Horchani ne braque pas les partenaires militaires traditionnels de la Tunisie, à savoir les Etats-Unis et la France.

I. B.

Illustration: Le ministre de la Défense Farhat Horchani et le général major Frederick Padilla, président de la  National Defense University (Etats-Unis), le 26 mai 2015. 

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