«Il est de notre devoir de soutenir la Tunisie dans la consécration de son modèle démocratique», a déclaré Daniel H. Rubinstein.
Par Wajdi Msaed
Quelques jours après son arrivée à Tunis et son accréditation auprès du président de la république, l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Tunis, Daniel H. Rubinstein, a tenu sa première conférence de presse, aujourd’hui, vendredi 6 novembre 2015, au siège de sa chancellerie, à Tunis.
Excellent arabophone, qui a servi son pays dans plusieurs capitales et villes arabes, telles que Damas, Amman, Bagdad et le Sinaï (Egypte), M. Rubinstein est familier des problèmes du monde arabe et notamment du conflit israélo-palestinien, puisqu’il a exercé à Jérusalem, en tant que consul général-chef de mission et directeur du bureau des affaires israéliennes et palestiniennes au Département d’Etat américain.
Une coopération globale et profonde
Dans son allocution de bienvenue, le diplomate américain a fait part de l’honneur d’être accrédité en Tunisie, mettant en exergue les solides relations d’amitié et de coopération entre les deux pays. «C’est une coopération globale et profonde, qui s’articule autour de la question sécuritaire, du développement économique et du partenariat entre les peuples», a-t-il dit.
«Toutefois, a-t-il admis, il reste beaucoup à faire et nous espérons que le 2e round du dialogue stratégique entre la Tunisie et les Etats-Unis sera couronné de succès afin de hisser les relations historiques bilatérales vers le meilleur», a dit le diplomate, en annonçant qu’une importante délégation américaine de très haut niveau fera le voyage en Tunisie, dans les prochains jours.
Plusieurs questions ont été posées par l’assistance ayant trait à l’appui des Etats-Unis à la Tunisie, aux rencontres régulières entre les responsables politiques des deux pays, à l’intervention américaine en Syrie, au dossier libyen, à la franchise des entreprises américaines…
Dans ses réponses, M. Rubinstein s’est montré très diplomate, c’est un pléonasme, esquivant les questions trop pointues et axant son intervention sur la coopération économique et sécuritaire entre la Tunisie et les Etats-Unis.
Un soutien multiforme
«Nous accordons une grande importance aux projets de développement de la Tunisie, qui sont une priorité de ce pays ami, auquel nous apportons tout notre soutien, en vue de l’aider à surmonter ses difficultés actuelles et à faire face aux défis de cette période de transition, dont la réussite nous importe particulièrement», a expliqué le diplomate américain. Et d’ajouter: «Il est de notre devoir de garantir l’appui sécuritaire et militaire à un pays qui passe par des moments difficiles de son histoire et qui fait face à un terrorisme impactant négativement sa marche économique et sociale».
«Que ce soutien soit en argent ou en équipements ou encore en logistiques et en renseignements, l’objectif est toujours d’être à côté de ce pays ami qui a commencé à entreprendre beaucoup de réformes importantes mais parfois douloureuses pour aller de l’avant dans la consécration de son nouveau modèle démocratique qui a ébloui le monde entier», a encore dit l’ambassadeur américain.
Après avoir salué le dynamisme de la société civile tunisienne et les efforts qu’elle a déployés pour faire avancer la transition démocratique, M. Rubinstein a rappelé que «la mission du diplomate l’appelle à dialoguer et à collaborer avec toutes les composantes de la société, y compris les femmes et les jeunes, dans la capitale comme dans les régions intérieures», ajoutant que «les contacts fréquents avec les leaders politiques s’inscrivent dans cette ligne directrice».
La solution politique prime
Evoquant le dossier syrien, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Tunis a souligné la grande souffrance du peuple syrien, «souffrance, a-t-il dit, qui a atteint le niveau de la tragédie et est arrivé à une limite inacceptable. Aussi doit-on l’arrêter par tous les moyens».
Reste que «seule la solution politique est en mesure de régler ce problème épineux, d’arrêter cette tragédie pénible et douloureuse et d’exterminer ce grand danger appelé Daech», a ajouté l’ambassadeur, en admettant que «l’influence de la Russie dans ce tragique différend est claire, comme l’affirment nos collègues opérant dans la région».
Le dossier libyen n’a pas beaucoup retenu l’attention du diplomate américain, qui a rappelé la position officielle de son gouvernement, qui soutient les efforts des Nations Unies et de toute autre partie pouvant aider à trouver une issue donnant satisfaction à tous les belligérants.
Au cours de ce premier contact avec les représentants des médias tunisiens, M. Rubinstein était souriant, décontracté et ouvert. On a appris que son épouse, Julia Adams, spécialisée en télécommunications, a déjà travaillé dans les services de l’ambassade des Etats-Unis dans les années 1990. «Mon épouse ressent une grande fierté d’avoir travaillé et vécu une partie de sa vie en Tunisie, et le plus important c’est le constat positif qu’elle a fait de la richesse dont dispose votre pays dans le domaine des technologies, lui offrant d’énormes possibilités à exploiter dans l’économie mondiale», a conclu M. Rubinstein.
Donnez votre avis