Yassine Brahim s’attend à ce que la Tunisie double le volume des investissements étrangers, durant le prochain quinquennat.
Par Marwan Chahla
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale a déclaré, à l’agence Reuters, que la Tunisie adoptera, en début d’année prochaine, une nouvelle loi sur les investissements qui «accélérera le rythme de l’attraction des investissements étrangers vers le pays, au moyen d’un certain nombre de mesures incitatives et de réduction des procédures administratives et des charges bureaucratiques.»
Combler les disparités
Cette nouvelle loi offrira des encouragements financiers aux investisseurs, notamment à ceux d’entre les chefs d’entreprise étrangers qui entendent exporter à partir de la Tunisie et ceux qui envisagent de s’implanter dans les régions de l’intérieur du pays, aidant ainsi le gouvernement tunisien à combler les disparités entre les zones côtières, relativement prospères, et celles défavorisées de l’intérieur.
Egalement, cette loi accordera aux investisseurs étrangers une plus grande flexibilité de transfert de fonds, y compris celui de leurs bénéfices, a assuré M. Brahim, ajoutant que pareilles dispositions légales pourront profiter aux fabricants d’automobiles désireux d’étendre leurs activités en Tunisie – sans fournir, sur ce point, plus amples détails.
L’investissement direct étranger a été plus qu’hésitant, depuis le départ de Zine El-Abidine Ben Ali et la vague montante d’instabilité politique et de troubles sociaux qui s’en est suivie.
A présent, avec l’accord conclu, en septembre dernier, entre le gouvernement d’Habib Essid et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sur les augmentations salariales au profit de 800.000 employés du secteur public, il y a tout lieu d’espérer que la paix sociale est rétablie et que la machine économique va enfin reprendre son activité normale.
Nouvelle attractivité de l’économie
«Avec une paix sociale ainsi retrouvée, nous espérons pouvoir attirer un volume d’investissements de 2,8 milliards de dinars en 2016 – contre 2,5 milliards cette année», a déclaré Yassine Brahim, dans un entretien en marge du Sommet Reuters sur l’investissement au Moyen Orient. «Et poursuivant sur cette lancée, grâce à l’adoption de nouvelles mesures et la mise en œuvre de réformes économiques, nous pourrons doubler cet apport en capitaux étrangers, qui se montera à 2,5 milliards de dollars (5 milliards de dinars), en 2020», estime-t-il.
Cette nouvelle loi sur les investissements, qui attend d’être approuvée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), réduira les obstacles administratifs auxquels se heurtent les investisseurs étrangers et aplanira la voie de l’implantation des sociétés étrangères en Tunisie.
Et, afin de boucler la boucle de cette relance de l’investissement étranger, rendez-vous est pris pour la tenue, l’an prochain, d’une conférence internationale sur l’investissement en Tunisie. A cette occasion, le pays mettra en avant, auprès des investisseurs occidentaux et moyen-orientaux, cette nouvelle attractivité de l’économie tunisienne.
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