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Tunis : Au Centre Urbain Nord, la municipalité se fait hara-kiri (vidéo)

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Les (ir)responsables municipaux du Centre urbain nord coupent l’herbe sous les pieds des bonnes initiatives citoyennes pour préserver leurs prérogatives. 

Par Tarak Arfaoui

De part sa situation stratégique au carrefour des grands axes routiers de la capitale et de  sa proximité des pôles vitaux, le Centre Urbain Nord, un quartier très prisé par les acteurs économiques et dont le développement a véritablement explosé ces dernières années, est livré depuis à lui même. Il se distingue par deux spécificités tout à fait antinomiques, à savoir celle du mètre carré immobilier le plus cher de la capitale dans l’un des plus grand dépotoirs de Tunis, laissé en l’état par la municipalité qui a l’air de  s’en laver totalement les mains depuis son aménagement, comme le prouve le coup de poing qu’elle vient d’asséner récemment à une bonne initiative citoyenne.

Une jungle urbaine complètement délaissée

En effet, peu de quartiers à Tunis peuvent se plaindre d’être aussi délaissés et délabrés. Les chantiers qui débordent sur la voirie, les bâtisses éternellement inachevées transformés en dépotoirs en tous genres, la broussaille omniprésente qui envahit tous les ronds-points, la chaussée défoncée par les travaux, les trottoirs effondrés, l’éclairage inexistant la nuit plongeant le quartier dans le noir absolu où les chiens errant font la loi… vous donnent l’impression d’être dans un coupe-gorge d’un grand bidonville.

 

Dans cette jungle urbaine complètement délaissée par la municipalité où siègent, faut il le rappeler, trois ambassades (Qatar, Turquie et Arabie saoudite ), plusieurs groupes internationaux, trois grosses cliniques à vocation internationale fréquentées par plusieurs nationalités, un grand campus universitaire, une cité des  sciences et de multiples profession libérales, certains riverains ont essayé de remédier aux  insuffisances municipales en organisant tant bien que mal des campagnes sporadiques  de propreté – une institution (une clinique pour ne pas la citer) a récemment décidé de faire, à ses propres frais, dans l’espace public, autour de ses bâtiments, des travaux d’éclairage, d’assainissement, de dégagement des gravats, de réfection des trottoirs et particulièrement la mise à plat d’un terrain vague délaissé transformé en dépotoir et dont la vocation municipale était destinée à en faire un jardin public.

Une municipalité inexistante, laxiste et démissionnaire

Ces travaux d’embellissement, menés en lieu et place de la municipalité, ont judicieusement embelli l’environnement en ajoutant l’utile à l’agréable par la création d’un espace parking pour éviter les stationnements anarchiques tout en laissant le soin à la municipalité d’en disposer à sa guise en installant des parcmètres et d’en tirer des bénéfices. Mais la municipalité, jusque-là inexistante, laxiste et démissionnaire pour toutes les entraves à la loi dans le quartier, s’est soudainement réveillées de sa torpeur, un beau matin, en faisant raser menu militari au bulldozer, à la stupéfaction générale, tout ce qui a été laborieusement entrepris, c’est-à-dire tout le terrassement du parking sous prétexte de l’illégalité des travaux qui ont été réalisés sans autorisation (sic !).

Il va sans dire que cette réaction primitive, épidermique, dénuée de civisme et de bon sens, des autorités municipales a laissé pantois tout le quartier et révélé au grand jour les incohérences et les insuffisances des (ir)responsables municipaux qui, au lieu de faire le ménage dans leur vieux réflexes autoritaires d’une autre époque, s’évertuent à  couper l’herbe sous les pieds des bonnes initiatives citoyennes sous couvert d’une légalité à deux vitesses. On n’est vraiment pas sorti de l’auberge.

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