Noomane Fehri, ministre des TIC.
Le projet Smart Tunisia devrait transformer la Tunisie en un hub international du numérique et créer 50.000 emplois aux diplômés au cours des 5 ans à venir.
Par Wajdi Msaed
Le projet Smart Tunisia a été présenté par Raouf M’Henni, son président, et Elyes Jeribi, son directeur exécutif, lors d’un déjeuner-débat, lundi 16 novembre 2015, en présence du ministre des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique, Noomane Fehri, et de son collègue de la Formation et de l’Emploi, Zied Laadhari. Ce fut, à vrai dire, une présentation fut succincte, les détails du projet devant être dévoilés lors d’un point de presse, prévu le 26 novembre courant.
Un technopole virtuel
Il s’agit essentiellement de promouvoir l’off-shoring tunisien dans le domaine des technologies de la communication et de l’information (TIC) dans toute sa diversité. «L’expérience n’est pas nouvelle dans notre pays, puisque le secteur s’est développé depuis de nombreuses années et emploie actuellement quelque 35.000 personnes. Mais, à travers Smart Tunisia, nous nous efforçons d’accélérer la vitesse de réalisation et de faire de notre pays une destination attractive pour les grands investisseurs étrangers dans le domaine des TIC et, par voie de conséquence, d’offrir des emplois à 50.000 diplômés au cours des cinq ans à venir», a précisé Elyes Jeribi.
«Toute la Tunisie sera transformée en un technopôle virtuel, puisque le projet ne sera pas centralisé sur le Grand Tunis, mais s’étendra progressivement à toutes les régions du pays, surtout que les 10 conventions signées avec des partenaires de grande renommée internationale, européens et américains, augurent d’un avenir prometteur et permettront la création de 2.000 à 2.500 postes d’emploi», a ajouté M. Jeribi.
Zied Ladhari, ministre de l’Emploi.
Du constat fait par les spécialistes du secteur, il ressort que la Tunisie est mal connue de par le monde en tant que destinations des TIC et les opportunités qu’elle peut offrir dans ce domaine méritent d’être mieux communiquées à l’étranger. Ce déficit de communication doit être comblé. C’est pour cette raison que la communication est l’un des principaux piliers de la stratégie du projet Smart Tunisia, explique encore M. Jeribi.
Un important effort promotionnel
«A l’instar des agences internationales de notation des pays, il existe des boites internationales de conseil qui s’occupent de la classification des pays en matière de compétence technologique. Malheureusement, la Tunisie, malgré tous ses efforts, ne figure pas encore dans les classements réalisés par ces boîtes», a déploré, de son côté, Raouf M’Henni. Pour remédier à cette carence, l’effort promotionnel déployé par la Tunisie dans ce domaine repose, entre autres initiatives, sur la participation aux salons internationaux spécialisés, la mise à contribution des représentations tunisiennes à l’étranger et les actions de sensibilisation auprès des missions économiques étrangères en Tunisie, a ajouté M. M’Henni.
Le 2e pilier de la stratégie de Smart Tunisia réside dans les talents et les compétences dont dispose notre pays, mais qui ont besoin parfois d’une formation complémentaire afin d’être en mesure de répondre aux demandes et aux attentes des partenaires internationaux.
Le 3e pilier de cette stratégie, ce sont les infrastructures qui restent à développer davantage pour être au point sur tous les plans.
Un secteur d’avenir
Les deux ministres auquel on a épargné la corvée des discours officiels, ont participé activement au débat, en répondant aux questions posées de l’assistance et donnant les éclaircissements nécessaires.
Le projet Smart Tunisia est le meilleur exemple de partenariat public privé (PPP), puisqu’il consacrera une coopération étroite entre le gouvernement et les opérateurs privés, ont-il insisté, en soulignant la dimension futuriste de ce projet qui repose sur la valorisation des ressources humaines tunisiennes dans un secteur de très haute valeur ajoutée et où la moyenne de salaire se situe entre 1.500 et 2.000 dinars (soit de 5 à 7 fois le Smig).
L’Etat tunisien, qui cherche à développer ce secteur pour sa vocation exportatrice et créatrice d’emplois de qualité, a prévu, à cet effet, divers avantages, notamment financiers et fiscaux, assez incitatifs pour les investisseurs. Il a prévu aussi des conditions. Par exemple, un projet touchant au domaine de la recherche doit créer un minimum de 50 postes d’emploi, 200 pour un projet de développement logiciel et 900 s’il s’agit d’un call center.
Le nouveau code d’investissement sera, à cet égard, d’un grand apport pour le développement de ce secteur stratégique, mais les entreprises attendent davantage, à savoir un code d’investissement adapté aux activités numériques, qui ont leurs propres spécificités et évoluent très rapidement, comme l’a relevé un entrepreneur.
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