La FIJ s’inquiète du recours du gouvernement tunisien à la loi de lutte contre le terrorisme pour essayer de «museler la presse».
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’associe au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour dénoncer le limogeage du directeur de la télévision tunisienne, Mustapha Betaief, par la présidence du gouvernement, et ce suite à la diffusion par la chaine Watania 1 d’images de la tête décapitée de Mabrouk Soltani, le berger de 16 ans, par un groupe de terroristes à Mghila, gouvernorat de Sidi Bouzid, le vendredi 13 novembre 2013.
«Les poursuites judiciaires annoncées par le ministère de la Justice à l’encontre des journalistes interviennent sur la base de l’article 31 de la loi du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Le SNJT et la FIJ s’inquiètent de l’abus des recours à la loi antiterroriste contre les journalistes», précise la FIJ, dans un communiqué, d’autant que des journalistes pourraient être convoqués par la brigade de lutte contre le terrorisme pour y être interrogés.
La fédération internationale soutient aussi le SNJT qui a indiqué que seules les structures professionnelles du secteur, telle la Haute autorité indépendante de la communication (Haica), sont habilitées à déterminer la nature des erreurs professionnelles et les sanctions adéquates, voyant dans l’attaque en justice des journalistes sur la base de l’article 31 de la loi antiterroriste un acharnement de la part du gouvernement.
«Les journalistes ne doivent être jugés que sur la base de l’article 115 relatif à la presse», a insisté la FIJ, ajoutant: «Nous sommes très préoccupés de voir le gouvernement tunisien utiliser les lois contre le terrorisme pour s’ingérer dans ce qui devrait relever uniquement de l’autorité des instances journalistiques tunisiennes. La liberté de la presse est en danger quand de telles décisions sont prises par les pouvoirs publics. Nous exhortons le gouvernement tunisien à faire cesser immédiatement ses intimidations à l’encontre de nos collègues tunisiens».
Y. N.
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