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Tunisie : Une incompétence criminelle face au terrorisme

Policiers

Le gouvernement Ennahdha a laissé prospérer le terrorisme et celui de Nidaa n’a pas pris de vraies mesures pour les éradiquer.

Par Mohamed Chawki Abid*

En démocratie, lorsqu’on se trompe ou on ne tient pas ses promesses, on demande pardon et on redevient un simple citoyen.

L’état-major de Nidaa Tounes s’inscrit dans ce cadre face à la recrudescence des actes terroristes dans notre pays, mais refuse d’agir en démocrate. La seule stratégie adoptée consiste à faire coalition avec le parrain de l’islamo-terrorisme, dans l’espoir de pouvoir raisonner les jeunes endoctrinés.

Le double jeu d’Ennahdha

De leur côté, les dirigeants d’Ennahdha réclament maintenant la tenue d’un congrès national sur la lutte antiterroriste, après avoir rejeté l’appel de Chokri Belaïd pour l’organisation d’un tel congrès, à la fin 2012, quelques mois avant son assassinat par des extrémistes religieux. C’était, on l’a compris, une manière pour les Nahdhaouis, qui conduisaient alors la coalition gouvernementale, pour gagner du temps et exfiltrer certains de ses membres du ban des accusés avant qu’ils ne soient mis dans la cage des incriminés.

Pire encore, l’actuel gouvernement Nidaa s’est contenté de proposer de nouvelles «mesurettes» superficielles, infécondes et inefficaces, qui contribueront à l’affermissement des jeunes adeptes de l’Etat islamique (Daêch) au sein même de notre société.

Aucune décision de ratissage ou de fouille de l’appareil sécuritaire n’a été prise, pour parvenir à désinfecter nos organes républicains des milices ayant été injectées depuis le règne de la «troïka».

Aucune enquête sur les fonds suspects importés de l’étranger n’a été ordonnée, tant par voie interbancaire que par voie de valises.

Aucune sanction n’a été décrétée à l’encontre des décideurs laxistes et des responsables défaillants.

Aucune résolution n’a été prise à l’égard des ambassadeurs de pays suspects dépassant les limites de leurs missions. Pourtant les concepteurs, les instigateurs et les auteurs de l’islamo-terrorisme sont clairement identifiés, et les mesures de déracinement et d’endiguement sont nombreuses et applicables aisément.

Les menaces venant de Libye

Enfin, aucune initiative n’a été entreprise à l’adresse du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour alerter la communauté internationale sur les menaces sérieuses qui frappent aux frontières sud-est de la Tunisie, et solliciter une résolution forte mettant à contribution les puissances internationales dans la guerre contre l’islamo-terrorisme dont le head office a été délocalisé en Libye.

C’est comme si on traitait une sérieuse infection formellement diagnostiquée, par l’unique administration d’anti-inflammatoire ou d’antalgique. Un tel traitement, ne peut que multiplier les bactéries et endurcir les virus dans un corps livré à lui-même.

Alors, jusqu’à quand va-t-on continuer à être inefficace face à la conquête fondamentaliste des foyers miséreux, la contamination des quartiers populaires et l’intensification du flux d’enrôlement des jeunes désœuvrés et endoctrinés?

* Ingénieur économiste.

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