La Haica a saisi la justice contre la présidence du gouvernement, suite au limogeage de l’ex-Pdg de l’Établissement de la télévision tunisienne (ETT).
La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) avait dénoncé cette éviction, décidée dimanche 15 novembre 2015, à l’encontre Mustapha Beltaief, ex-Pdg de l’ETT, et l’a qualifiée d’arbitraire.
«La présidence a pris cette décision de limogeage de M. Beltaief et l’a remplacé par Rached Younes sans consulter la Haica, comme l’exige la loi», avait-elle dénoncé, soutenue par plusieurs organisations, dont le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).
Hichem Senoussi, membre de la Haica, a déclaré, hier, sur Mosaïque FM, que suite à un manque de dialogue et au mutisme de la présidence du gouvernement sur cette affaire, l’instance de régulation a porté plainte contre elle pour abus de pouvoir et violation du décret-loi n° 116 de novembre 2011.
Rappelons que le limogeage de M. Beltaief a été décidé un jour férié, par le chef du gouvernement Habib Essid, au lendemain de la diffusion, aux informations de 13 heures, d’une vidéo montrant la tête (dans un sac) de Mabrouk Soltani (16 ans), le berger décapité le 13 novembre par des terroristes à Ain Mghilla (Sidi Bouzid).
La diffusion de ces images avait été vivement condamnée et M. Beltaief avait, le soir même, sanctionné le rédacteur en chef du journal télévisé, Hamadi Ghidaoui, en le remplaçant par Fatine Hafsia.
Au lendemain de cet incident, Habib Essid a annoncé le limogeage du Pdg de l’ETT. Sa décision a été perçue comme une intimidation et a rappelé de mauvais souvenirs de la dictature de Ben Ali, qui muselait les médias en recourant aux limogeages des responsables des institutions médiatiques.
Y. N.
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