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Libération des 3 artistes incarcérés pour consommation de cannabis

Free-Fakhri

La justice a libéré les 3 artistes condamnés, en novembre dernier, à un an de prison ferme pour consommation de cannabis («zatla»).

Le juge de la cour d’appel de Nabeul a libéré, aujourd’hui, en appel, Fakhri El-Ghezal, Atef Maatallah et Alaeddine Slim, qui rentreront chez eux ce soir, a indiqué Me Ghazi Mrabet. Cette information à été confirmée à Kapitalis par l’un des avocats des intéressés, Me Sami Slim, qui a précisé que les dossiers étaient «vides».

Les 3 artistes avaient été arrêtés, le 19 novembre, et condamnés par le tribunal de première instance de Nabeul à un an de prison ferme et à 1.000 dinars d’amende chacun.

Cette condamnation avait provoqué l’indignation d’activistes de la société civile et de partis politiques (notamment Al-Qotb, Al-Massar). Le débat sur l’abrogation de la loi 52, pénalisant les consommateurs de drogue, a également été relancé et les autorités appelées à abroger ce texte jugé répressif.

Notons que Fakhri El-Ghezal, diplômé des Beaux-Arts, est un brillant photographe dont les clichés ont été exposées notamment à New York et à Beyrouth. Son ami Atef Maatallah a reçu le 2e prix du Salon international du dessin contemporain à Paris, en 2015. Alaeddine Slim, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma, est à la tête de d’Exit Productions. Il a produit plus de 20 films et documentaires.

Les condamnés pour consommation de drogue ne bénéficient pas tous du même soutien dont ont bénéficié nos 3 artistes pour obtenir une relaxation. Tous les jours, des jeunes et moins jeunes anonymes se retrouvent derrière les barreaux pour un joint, parfois juste pour avoir inhalé la fumée du cannabis en étant en compagnie de consommateurs, ou pour être en possession d’une feuille à rouler. «L’abrogation de la loi 52 est une urgence nationale», a encore souligné Me Mrabet, qui milite depuis plusieurs années pour cette abrogation..

Il est à rappeler que la loi 52-1992, promulguée sous le régime Ben Ali, visait à combattre des dealers concurrents de Moncef Ben Ali, frère de l’ancien président. Elle permettait également au régime d’exercer la répression et d’intimider ses opposants.

Y. N.

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