Samantha Sayers et Gemma Jeffrey publient les photos de leur séjour récent à Sousse.
Près de 200 citoyens britanniques ont défié les ordres de leur gouvernement pour faire le déplacement en Tunisie.
Par Marwan Chahla
Selon Mehdi Bahi, citoyen tunisien résidant à Oldbury, centre de l’Angleterre, et président de l’Association tunisienne au Royaume-Uni qui n’a jamais cessé de faire campagne contre la décision du Foreign Office (FO) d’interdire, depuis plus de 6 mois, aux ressortissants britanniques de se rendre en Tunisie, des «restrictions légères seraient plus appropriées et moins dévastatrices pour l’activité touristique tunisienne» que celles actuellement imposées par le gouvernement de David Cameron.
Il n’y a pas de risque zéro!
Certes, explique-t-il, l’attentat de Sousse du 26 juin 2015, à l’Imperial Marhaba, a coûté la vie à une trentaine de touristes britanniques et cette expérience a été très douloureuse pour tous, mais le «risque terroriste zéro» n’existe dans aucun pays au monde…
Aux défenseurs du maintien de l’interdiction de voyage en Tunisie, Mehdi Bahi rappelle cette vérité première que 400.000 citoyens tunisiens gagnent leur vie de l’activité touristique et que, par conséquent, priver ces personnes de leurs emplois reviendrait tout simplement à «tomber dans le piège» de ceux qui veulent porter atteinte à la jeune démocratie tunisienne en faisant de ces «chômeurs de l’industrie touristique tunisienne de potentiels islamistes radicaux.»
Un groupe de Britanniques sont fiers d’avoir passé récemment des vacances en Tunisie.
La cause de Mehdi Bahi a été entendue puisque, selon lui, 200 vacanciers britanniques, ignorant l’avertissement du FO, se sont rendus en Tunisie pour «démontrer que le pays n’est pas moins sûr que d’autres pays…»
Cet élan de sympathie des Britanniques «tunisophiles» a enflammé la toile: des photos et des vidéos publiées par ces protestataires sur les réseaux sociaux ont été très souvent accompagnées par des commentaires tous s’accordant sur le fait que la Tunisie a gardé, malgré toutes les contrariétés qu’elle a connues, ses charme, hospitalité, beauté, attractivité, etc., intacts.
La France comme la Tunisie
Et Mehdi Bahi de tirer sa révérence à cette désobéissance civile des touristes britanniques: «Je suis très reconnaissant à tous ces Britanniques qui ont fait le voyage et administré la preuve que la Tunisie est un pays sûr. A présent, ils sont de retour en Angleterre, sains et saufs. Ces personnes ont eu les vacances qu’elles souhaitaient. Elles ont pris la peine de tout organiser toutes seules: elles ont réservé leurs vols, se sont chargées de leur propre transfert dans les hôtels de leur choix, etc. Et elles ont eu du bon temps. A nos yeux, c’est une question toute simple: nous avons pu nous rendre compte, à la suite des horribles évènements de Paris (en novembre dernier, Ndlr), que le terrorisme peut frapper n’importe où. Je me permets de rappeler aux autorités britanniques que les attentats de Paris ont été plus meurtriers que ceux de Sousse (…) Et pourtant, le gouvernement britannique n’a jamais interdit à ses ressortissants de se rendre en France», explique-t-il à ‘‘Express and Star’’.
Mehdi Bahi milite pour le retour des touristes britanniques en Tunisie.
«Bien entendu, on continuera de nous répondre que la sécurité en France est plus sûre qu’en Tunisie. Pour nous qui militons en faveur de la levée de l’interdiction de voyage (des touristes britanniques en Tunisie, Ndlr), cette affirmation n’est pas valable. Et la Tunisie est en train de faire ce qu’elle peut pour garantir la sécurité des visiteurs étrangers et elle est prête à faire encore plus, s’il le faut…»
Le gouvernement de Habib Essid et la ministre du Tourisme devraient faire entendre leurs voix sur ce sujet et tirer parti de la réussite – relative, certes – de cette initiative individuelle d’un expatrié tunisien qui n’accepte pas la fatalité terroriste…
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