Mohsen Marzouk reproche aux dirigeants de Nidaa Tounes de «changer de position selon la direction du vent» et d’avoir dévié de la ligne moderniste du parti.»
Dans un entretien avec Jawhara FM, aujourd’hui, lundi 11 janvier 2016, le secrétaire général démissionnaire de Nidaa Tounes a déclaré : «Je vais me méfier dorénavant de certains dirigeants de Nidaa Tounes, qui changent leur position selon la direction du vent», ajoutant que «les problèmes que vit aujourd’hui ce parti est la conséquence de leur déviation de sa ligne progressiste et moderniste initiale».
Tout en affirmant ne pas regretter d’avoir adhéré à Nidaa Tounes sous la direction de Béji Caïd Essebsi, Marzouk a ajouté que ce parti était fondé sur un certain nombre de principes auxquelles il est resté lui-même fidèle, mais que les autres dirigeants ont abandonnés, par allusion au groupe ayant fait allégeance à Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la république, désigné dimanche 10 janvier 2016, à la tête du Nidaa.
«Je n’ai pas été chassé du palais de Carthage (où il était conseiller politique, NDLR), mais je l’ai quitté pour prendre la tête du parti et essayer de le sauver», a encore précisé Marzouk, tout en admettant avoir échoué dans cette mission de sauvetage. «Je n’ai pas pu sauver le parti ni sauver sa ligne démocratique», a-t-il reconnu, dans une limpide allusion à l’abandon de la règle électorale pour choisir les nouveaux responsables du parti lors du congrès de Sousse, où l’on a procédé par simple désignation.
Marzouk a aussi indiqué qu’il a été invité au congrès de Sousse, mais qu’il a refusé de s’y rendre, estimant que «le dossier de Nidaa est définitivement clos».
Sur un autre plan, Mohsen Marzouk a nié avoir été l’architecte du rapprochement entre les mouvements Nidaa et Ennahdha, comme l’affirment certains de ses détracteurs. «L’architecte de ce rapprochement est Rafik Abdessalem» (ancien ministre des Affaires étrangères et gendre de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste, NDLR), a-t-il précisé.
I. B.
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