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Mohamed Talbi: « Bourguiba était un taghout éclairé »

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Selon Mohamed Talbi, Habib Bourguiba a tout falsifié de son vivant et personne n’est en mesure, aujourd’hui, d’écrire convenablement son histoire.   

Invité hier par ‘‘Al-Hiwar Ettounsi’’ pour parler de la sortie de son dernier livre ‘‘Méditation sur le Coran : Vérité, Rationalité et Ijaz’’, l’historien et islamologue (94 ans) a exprimé des doutes sur le vrai parcours du premier président de la république tunisienne Habib Bourguiba.

Selon lui, Bourguiba n’est pas musulman puisqu’il ne l’a jamais dit et personne ne peut aujourd’hui décrire comme il se doit le portrait de l’homme «qui a toujours falsifié les documents».

«Les propos de Bourguiba ont toujours été diffusés dans les médias après révision et correction. Tous les documents sont soit falsifiés soit détruits. Bourguiba était un despote éclairé, disons qu’il était un ‘‘taghout’’ éclairé», a précisé M. Talbi. Tout en admettant, cependant, que Bourguiba était «un grand intellectuel qui excellait dans les 2 langues : l’arabe et le français.»

«Bourguiba se considérait comme un être exceptionnel et se mettait au-dessus de tous, et tout le monde doit se sacrifier pour lui s’il le faut», a encore indiqué l’islamologue qui ne porte pas l’ancien président dans son coeur, c’est un euphémisme. Considérant Bourguiba comme un «hypocrite», notamment dans ses relations avec la religion en général et l’islam en particulier, puisqu’il avait, dans un célèbre discours à la salle du Palmarium à Tunis, «il avait raillé le prophète Mohamed et l’a insulté, ce qui lui avait valu, à l’époque, d’être considéré comme un apostat par des théologiens saoudiens».

On rappellera pour l’Histoire que Mohamed Talbi n’a jamais critiqué Bourguiba de son vivant et qu’il a toujours accepté les postes officiels auxquels ce dernier l’a nommé, comme celui, dans les années 1970, de président du Comité culturel national, instance chargée de l’animation culturelle dans le pays, laquelle animation comprenait, à l’époque, des conférences et des expositions… à la gloire du «Combattant suprême»!

En d’autres termes, les critiques exprimées à titre posthume valent leurs poids de… lâcheté.

Z. A.

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