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La juge Abid révèle des abus dans la gestion des biens confisqués

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Les dossiers des biens confisqués connaissent un nouveau rebondissement. La juge Leïla Abid, qui en a la charge, explique le pourquoi et le comment.


La juge Leïla Abid, épouse Rahmouni, chargée du dossier des biens confisqués, a traité, lors de son passage à la « Matinale » de Shems FM, ce mardi 19 janvier 2016, de nombreuses affaires douteuses concernant certaines sociétés concernées par les décisions de confiscation.

Mme Abid, qui assure avoir bien avancé dans ce dossier malgré le grand nombre des entreprises concernées, a relevé le cas notoire de la société de publicité Bien Vu.

Cette société, qui n’est pas totalement confisquée puisqu’elle n’appartenait pas en totalité à un membre du clan de l’ancien président Ben Ali, a enregistré des anomalies dans la gestion du Pdg désigné, un cadre du ministère des Finances. En effet, a-t-elle précisé, suite à un audit qu’elle avait ordonné, l’administrateur judiciaire a découvert des détournements de fonds par le biais d’opérations fictives d’un montant de plus de 15 millions de dinars.

Un rapport a été établi à ce sujet par l’administrateur judiciaire et transmis au ministère public. C’est alors que l’associé a invité à l’hôtel, au cours de l’été dernier, un grand nombre de personnalités, dont notamment des politiciens, des membres de l’actuelle Assemblée des représentants du peuple (ARP), des militants de droits de l’Homme et des artistes, aux fais du prince.

Rappelé à l’ordre par ledit administrateur, l’associé lui a remis des traites payables à la fin 2017, ce qu’il a refusé. L’associé a alors tenu une réunion du conseil d’administration qui a abouti au départ des représentants du ministère des Finances, le tout sans l’aval ni l’avis du tribunal, ce qui est illégal.

Mme Abid a aussi indiqué que le nouveau conseil d’administration a fait un recours pour lever la main de l’administrateur judiciaire, un procès qu’il a gagné alors que, curieusement, le représentant du contentieux de l’Etat n’a pas cru devoir faire appel !

On constate, ainsi, que ces dossiers de confiscation, depuis qu’ils ont été confiés à Mme Abid Rahmouni, sont gérés de manière rigoureuse et ferme, ce qui n’a pas plu à toutes les parties concernées.

A cela, Mme Abid répond qu’elle traite avec des dossiers et des chiffres, et non des personnes, citant en exemple le cas de Mehdi Mlika, neveu de l’ancien président, dont elle a confisqué la villa de Gammarth, en appliquant, strictement, la loi.

Noureddine H.

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