Le député du parti islamiste Ennahdha, Ahmed Laamari, a été retenu à l’intérieur de la caserne de Ben Guerdane pour…. sa sécurité (sic!).
C’est ce qu’a déclaré, lundi 28 mars 2016, le ministre de la Défense, Farhat Horchani, lors de son audition et celle du ministre de l’Intérieur, Hedi Majdoub, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), au cours d’une plénière à huis-clos, relative à l’attaque terroriste de Ben Guerdane, le 7 mars 2016.
Interrogé sur l’arrestation, dans cette ville, au début de l’attaque, du député islamiste, le ministre de la Défense a précisé que ce dernier n’a pas été arrêté par les unités de l’armée, mais a été retenu à la caserne pour «sa sécurité» (la nuance est, en effet, de taille!), car il se trouvait près du lieu des affrontements entre les forces sécuritaires et armées et le groupe terroriste. Mais pourquoi se trouvait-il là, à cet endroit précis et cette heure précise, à plusieurs kilomètres de chez lui ? M. Horchani, qui était plus soucieux de blanchir le responsable du parti… au pouvoir (nuance de taille aussi !), n’a pas cru utile de se poser cette question. Son explication pèche, en tout cas, par son approximation et son ambiguïté. A moins d’être dans une république bananière, on ne peut faire pire.
Pour le reste, ces chers députés ont failli à leur mission eux aussi. Et pour cause: ils auraient dû insister pour connaître la vérité… de la bouche même de leur collègue Ahmed Laamari, dont les liens avec les réseaux de contrebande et les groupes extrémistes religieux, en Tunisie et en Libye (et surtout en Libye) sont de notoriété publique. D’autant que M. Laamari nous a servi jusque-là plusieurs versions contradictoires des faits: il n’a pas été arrêté… il a été arrêté et humilié… il n’a jamais été là et l’affaire est totalement inventée…
Lequel des «trois» Laamari croire?
Y. N.
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