La soirée de clôture du Challenge « Startupper de l’année par Total » s’est déroulée, mardi 29 mars 2016, à l’hôtel Mövenpick de Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis.
Par Zohra Abid
Les noms des 3 lauréats du concours, lancé en Tunisie le 1er novembre 2015 par le Groupe Total (en même temps que dans 34 pays en Afrique), ont été dévoilés lors de la cérémonie de remise des prix. Les heureux gagnants, qui ont reçu une aide financière pour le développement de leurs projets respectifs, ont également bénéficié d’un accompagnement personnalisé de la part de Total Tunisie.
A chacun sa passion
Khaled Bouchoucha, ingénieur en génie électronique et informatique industrielle est rentré avec un chèque de 40.000 DT. Son projet Iris Technology Tunisie consiste à la mise à la disposition des apiculteurs d’une carte électronique Smart Bee qui sera installée dans les ruches pour assurer un suivi et une optimisation de la production de miel, aujourd’hui menacée.
Le second prix est revenu à Sofiane Chraïeb, étudiant en dernière année de construction mécanique à l’Ecole nationale d’ingénieurs de Sousse. Avec son chèque de 30.000 DT, il compte développer son projet Incept Tunisie, portant sur le patrimoine culturel. Il le veut plus attrayant avec une conception montée sur des solutions technologiques comme les lunettes de réalité mixte et plateformes robotiques.
Mohamed Kharrat, ingénieur de l’Ecole supérieure de communication de Tunis (Sup’Com) et doctorant de l’université de Tokyo, a monté son projet Hakim : un système intelligent de prévention des noyades à l’aide d’une ceinture, développée par la Startup Compi Technology Tunisie. Le montant de son chèque est de 20.000 DT.
Où sont les femmes?
Mais comment ça se fait qu’il n’y a pas eu de femmes sur le podium? Pas sur le podium, certes, mais il y a eu au final une récompense pour Azza Driss qui a monté son projet STE Pub-Lik Suarl, une plateforme qui fait travailler des designers et des Freelancer. Azza Driss et ses collaborateurs ont déjà confirmé leur talent avec Attijari Assurances, Delice Danone, et bientôt avec le lancement de la Fiat 500. Bonne route.
Ont pris part à la cérémonie de clôture de ce concours dédié à la créativité, à l’intelligence et à l’employabilité, Matthieu Langeron, directeur général de Total Tunisie, qui était accompagné de plusieurs de ses collaborateurs, des membres du jury présidé par Lamia Fourati et composé de notamment Bertrand Effantin, directeur national de Mercycorps Tunisie, Zohra Ben Nasr, présidente de la Fondation Agir Contre l’Exclusion (Face), Afifa El Almi, universitaire, coach et consultante auprès du ministère de l’Emploi, Neila Benzina, directrice générale de la filiale tunisiennes de Business & Décision, Hassen Zargouni, patron de Sigma Conseil, et autres Didier Charvet, directeur de Orange Tunisie, ainsi que les 10 finalistes dont les 3 heureux gagnants.
Matthieu Langeron: «L’Afrique compte pour Total. Ce projet est désormais indissociable de notre groupe»
Total, la plus africaine des françaises
Cet événement, organisé simultanément dans 34 pays du continent africain, s’inscrit dans le cadre de la politique globale de soutien de Total au développement socio-économique de tous les pays où le groupe français est implanté. «L’Afrique compte pour Total. Ce projet est désormais indissociable de notre groupe», a déclaré Matthieu Langeron, en début de la cérémonie, tout en rappelant que Sonia Mbarek, qui était l’un des membres du jury, a été appelée entre-temps aux fonctions de ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine.
Cette initiative du Groupe Total vise à contribuer au renforcement du tissu industriel et de l’emploi, et ce, à travers l’appui apporté aux entrepreneurs les plus audacieux et les plus innovants dans la réalisation de leur projet. «Nous ne pouvons pas être dans un pays depuis plus de 65 ans sans participer à sa vie sociale», a dit M. Langeron. Aussi, Total, qui se veut une entreprise à vocation sociétale et citoyenne, est-elle omniprésente dans les écoles et continue à travailler en pool avec des ONGs.
Depuis l’annonce, le 28 octobre dernier du concours Startupper de l’année, plusieurs candidats se sont inscrits à partir du 1er novembre 2015 sur le site dédié où ils ont déposé leurs dossiers. 30 candidats ont été sélectionnés au départ, puis 10 au coaching final, pour en arriver aux 3 meilleurs de l’année en Tunisie, de l’avis de tous les membres du jury, par leur caractère créatif, innovateur, compétitif mais aussi par le potentiel d’employabilité qu’ils offrent.
Khaled Bouchoucha, lauréat du 1er prix.
Des lauréats audacieux
Pour les membres du jury, il était difficile de trancher car les projets des 10 candidats étaient bons. «C’était vraiment très serré. Mais il faut bien des gagnants. La ‘Startupper by Total’ était une occasion pour découvrir des richesses, des énergies et des talents capables de bien présenter et défendre leur projet, avec enthousiasme et force conviction. Au-delà du contenu, la présentation de chaque projet était impressionnante», a lancé Neila Benzina, ajoutant que la Tunisie a besoin aujourd’hui de ces jeunes talents qui vont devenir rapidement des entrepreneurs au plein sens du terme. «Ce sont des promesses et des opportunités. Nous devons aider ces jeunes à mettre le pied à l’étrier, bien les coacher et leur donner l’opportunité de briller. La Tunisie a besoin de créer des emplois, donc des employeurs. Ces jeunes sont des graines d’entrepreneurs qui vont construire la Tunisie de demain», a enchainé Neila Benzina.
Lamia Fourati a insisté, de son côté, sur l’énergie positive qui anime ces jeunes en présentant leurs projets. «La phase de coaching était une occasion pour s’enrichir les uns les autres. Les 10 finalistes ont, tous, fait un effort. Vous êtes aujourd’hui, non seulement une lumière pour la Tunisie, mais notre espoir», a-t-elle lancé aux jeunes promoteurs. L’espoir est de voir les 3 gagnants briller aussi à l’échelle régionale et mériter le grand prix du continent africain. Croisons les doigts pour eux…
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