Les Etats-Unis sont en train de revoir leurs positions vis-à-vis de l’Arabie saoudite, de la Turquie et du Qatar et de prendre conscience de l’Alliance des wahhabites avec Daech.
Par Mohamed Chawki Abid*
Barack Obama a tourné le dos à l’Arabie Saoudite et ses alliés sunnites : Turquie, Qatar… Dans sa dernière interview avec Jeffrey Goldberg (« The Atlantic »), il a livré des critiques acerbes à l’égard de l’Arabie saoudite et des Etats sunnites, alliés de longue date des Etats-Unis et accusés de fomenter les guerres sectaires tout en cherchant à y impliquer les Etats-Unis.
Dans ce cadre, le président américain a critiqué son homologue turc, en visite à Washington, le 31 mars 2016.Il s’est dit préoccupé par certaines mesures prises par le gouvernement turc, notamment contre les libertés. Il a laissé entendre qu’il considérait le président Tayyip Recep Erdogan comme un dirigeant autoritaire, utilisant la loi pour punir la presse de l’opposition et les citoyens critiquant la politique qu’il applique.
Obama affirme qu’il est très informé sur les origines wahhabites de l’organisation de l’Etat islamique (Daêch). Il considère que les Saoudiens et les pays du Golfe ont activement financé les «madrassas» (écoles) wahhabites et des séminaires qui enseignent une version fondamentaliste de l’islam pour endoctriner et enrôler les jeunes dans des manœuvres terroristes.
Après 71 ans de partenariat solide avec Washington (Pacte de Quincy 1945), Riyad doit l’admettre que le jeu de Téhéran pèse autant que le sien et sa gesticulation de noyé, plutôt que de l’aider, ne fait que l’enfoncer d’avantage. Du jeu perdant que l’Arabie a engagé, elle n’en saurait sortir que par le haut, par la fidélité à ses engagements et au patrimoine arabe de noblesse dont elle se veut l’héritière.
Désormais, les deux premiers partenaires de Washington sont Tel-Aviv et Téhéran ! Mais, Béji Caïd Essebsi a-t-il bien compris les motivations de la cristallisation du changement stratégique des Etats-Unis au Moyen-Orient ? On a de bonnes raisons d’en douter, quand on voit l’étonnante subordination de la politique étrangère tunisienne à celle de Riyad, notamment en ce qui concerne la position vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, le parti chiite libanais.
* Ingénieur économiste.
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