Mohamed Abbou estime que l’appel de Rached Ghannouchi, président du Mouvement Ennahdha, pour une «réconciliation globale» est en contradiction avec la constitution.
«Cet appel est extrêmement dangereux car il vise à classer les affaires des violations et à étouffer la vérité », a averti le dirigeant au Courant démocratique, lors d’une conférence sur le thème : «Justice transitionnelle : pourquoi et comment ?», organisée vendredi, à Tunis, par le Centre Islam et Démocratie.
«Depuis son accession au pouvoir en 2012, Ennahdha n’a fait que prolonger la durée du processus de la justice transitionnelle», a-t-il ajouté, accusant ainsi le parti islamiste tunisien de laxisme volontaire et de complicité active avec les auteurs des violations et des abus sous l’ancien régime et après.
M. Abbou estime, par ailleurs, que l’initiative du président de la république Béji Caïd Essebsi en faveur de la réconciliation économique et financière s’inscrit dans cette même optique, dès lors qu’elle vient instaurer la culture de l’impunité.
«Abstraction faite des réserves émises, l’initiative de Caïd Essebsi vient soutenir et appuyer le processus de justice transitionnelle de manière à assurer sa réussite», a, pour sa part, estimé la députée Yamina Zoghlami (Ennahdha), tout en admettant que «les Tunisiens font face aujourd’hui à un douloureux dilemme: accepter cette initiative dans la mesure où elle va contribuer à la dynamisation de l’économie nationale ou la rejeter».
I. B. (avec Tap).
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