Tel un Don Quichotte guerroyant contre des moulins à vent, Hachemi Hamdi est parti en guerre contre les statues de Habib Bourguiba.
Hachemi Hamdi, leader du Courant de l’Amour, et Moncef Marzouki, fondateur du mouvement Al-Irada, tous deux dans l’opposition, se sont rendus, successivement, hier et aujourd’hui, à Sfax.
Lors d’un meeting avec une poignée de ses partisans dans la capitale du sud tunisien, Hachemi Hamdi a appelé à un grand rassemblement, aujourd’hui, à partir de 15H00, à Tunis, au pied de la statue équestre de Bourguiba, «pour dire non à l’adoration des hommes, comme au temps des impies et des athées» (sic !).
«J’appelle Ghannouchi (Rached, président d’Ennahdha, Ndlr) et Caïd Essebsi (Béji, président de la république, Ndlr) à installer la statue chez eux, dans leur maison commune s’ils le souhaitent. Mais ils ne doivent pas imposer au peuple le culte d’un dictateur, qui plus est, mort, cela est inadmissible. Je me battrais jusqu’au dernier souffle contre une telle dérive», a déclaré M. Hamdi, qui croit dur comme fer à la victoire de son parti aux municipales de mars 2017, car «les pauvres sont avec nous», a-t-il affirmé.
«Où sont passés le nationaliste arabe Chebbi (Néjib, leader du Parti répuvblicain, Ndlr) et le gauchiste Hammami (Hamma, leader du Front populaire, Ndlr) qui ont été opprimés par Bourguiba?», s’est interrogé le leader du Courant de l’amour, qui a fait étalage, à l’occasion, de toute la haine qu’il voue au premier président de la république tunisienne.
M. Hamdi a interpelé ensuite l’ancien président provisoire de la république : «Je m’adresse spécialement à vous Moncef Marzouki, l’ancien président qui a toujours plaidé la cause des pauvres. Je vous demande, à vous tous, pourquoi vous gardez le silence et laissez installer une telle statue qui rappelle de si mauvais souvenirs?», a-t-il encore dit.
Moncef Marzouki s’est rendu, lui aussi, aujourd’hui, à Sfax. Mais pour une toute autre mission : inaugurer le siège de son nouveau parti : Harak Tounes Al-Irada.
Z. A.
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