Le philosophe Abou Yaareb Marzouki brosse un portrait au vitriol de l’ancien président provisoire de la république Moncef Marzouki.
Dans un long post publié sur sa page Facebook, le philosophe et ancien député démissionnaire du bloc parlementaire d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante (ANC), s’en est pris en termes peu amènes à Moncef Marzouki, ancien défenseur des droits de l’homme qui a lamentablement échoué d’honorer ses engagements en accédant à la magistrature suprême.
«Je ne suis pas en train de défendre Ennahdha qui n’en a pas besoin, ni Marzouki non plus. Mais, je m’adresse tout simplement à l’élite arabe», a-t-il précisé d’emblée, avant de critiquer cette élite arabe à laquelle il appartient lui-même et qui, selon lui, a toujours échoué parce ce que son discours révolutionnaire change dès qu’elle accède au pouvoir.
Pour revenir à Moncef Marzouki, le philosophe avoue ne l’avoir rencontré qu’une seule fois. «C’était au siège du parti de Chebbi (Néjib, Parti démocratique progressiste, PDP, ancêtre de l’actuel Parti républicain, Ndlr). A cette époque-là, il se présentait comme défenseur des droits de l’homme. Et c’est là que j’ai découvert sa folie de grandeur. Un homme manquant de sagesse, instable et qui n’a rien à voir avec la politique. Il est incapable de conduire un peuple et encore moins prendre la tête d’un Etat. C’est pour cette raison que j’étais contre la décision d’Ennahdha de le nommer au Palais de Carthage», a-t-il souligné.
C’était en décembre 2011, après les élections d’octobre de la même année, remportées par le parti islamiste. Moncef Marzouki était alors en ballotage avec Mustapha Ben Jaâfar, leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, Ettakatol), mais Ennahdha a finalement choisi Marzouki, dont le parti, le Congrès pour la république (CpR), était venu 2e aux élections.
Abou Yaareb Marzouki, qui n’apprécie pas son homonyme, a d’ailleurs appelé, lors de la campagne présidentielle de 2014, à ne pas voter pour l’ancien président provisoire. Car pour rester à Carthage, ce dernier a eu recours à la démagogie et au populisme, n’hésitant pas à instrumentaliser le régionalisme, le tribalisme et les inégalités sociales, poursuit le philosophe.
«Aujourd’hui, on est plus que jamais en face du vrai visage de cet homme qui confond ses ambitions personnelles aux intérêts du peuple tunisien. Il faut être stupide pour donner foi à ses déclarations. Il n’était, en réalité, qu’un ‘‘tartour’’ (marionnette manipulée par Ennahdha, Ndlr). Ni la police ni l’armée ne le respecte, et encore moins les partis politiques. Tout le monde le considère comme un clown triste», écrit Abou Yaareb Marzouki, qui est convaincu que l’ancien locataire de Carthage aurait pu être, s’il en avait seulement eu la possibilité, pire que Ben Ali et pire que Kadhafi.
«C’est un Kadhafi sans le pétrole libyen. C’est l’un des plus grands ennemis de la révolution», a encore souligné le philosophe, qui termine son post par cette révélation pour le moins surprenante : «J’ai appris récemment que l’un des discours de Moncef Marzouki a été rédigé par un frère musulman syrien, venu en Tunisie pour se soigner, et c’est ce dernier qui me l’a dit lui-même».
Z. A.
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