Abdelwahab Maatar, dirigeant du Congrès pour la république (CpR), s’élève contre le ministère de l’Intérieur, qui a empêché la tenue du congrès annuel de Hizb Ettahrir.
L’ancien ministre de l’Emploi et du Commerce dans le gouvernement de la «troïka», la coalition dominée par le parti islamiste Ennahdha, qualifie l’empêchement de la tenue de ce congrès, samedi, au Palais des congrès de Tunis, de «régression qui annonce le pire».
«Ces pratiques rappellent aux Tunisiens les années de règne de Ben Ali qui, pendant plus de 10 ans, envoyaient sa police pour empêcher l’opposition de tenir ses réunions», a-t-il écrit dans un post sur sa page Facebook.
Ce qui est plus grave encore est que ces pratiques reprennent de plus belle au moment où l’institution sécuritaire parle de sécurité républicaine et affirme son refus d’appliquer les instructions contraires à la loi, ajoute M. Maatar.
«Aujourd’hui, on a empêché Ridha Belhaj (porte-parole de Hizb Ettahrir, Ndlr), mais demain ce sera vous. Si on continue ainsi à nous faire taire, on se retrouvera bientôt face à une bande de hors-la-loi et non une sécurité républicaine», a averti M. Maatar, en précisant qu’il n’a aucun lien, ni de près ni de loin, avec Hizb Ettahrir, et en appelant les hommes politiques et les défenseurs des droits de l’homme à dénoncer ces pratiques.
Rappelons que le Hizb Ettahrir, dont M. Maatar défend le droit de réunion, est un mouvement islamiste extrémiste, qui rejette la constitution, qu’il veut remplacer par la charia, le drapeau national, auquel il préfère celui de l’organisation terroriste Daêch, l’Etat nation, trop petit pour ses partisans qui appellent à l’instauration du califat islamique sur toute la planète.
Son congrès a été interdit après la diffusion par les membres de ce parti de tracts et de slogans défendant ces positions qu’ils partagent avec l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daêch).
Z. A.
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