Il y a de bonnes raisons de craindre que les archives de la BFT soient détruites pour faire disparaître des documents compromettants pour certaines parties.
Le conseil d’administration de la Banque franco-tunisienne (BFT), réunie le 19 mai dernier, avait un ordre du jour assez chargé, avec 12 points inscrits, dont un pour le moins un peu étrange : l’examen de la demande du propriétaire du local des archives de résilier le contrat de location le liant à la banque.
Qu’est-ce qui a bien pu pousser ce propriétaire à vouloir mettre fin à cette relation? La convocation à la réunion ne le dit bien sûr pas. Mais deux faits peuvent éclairer cet acte.
D’abord, ces archives, qui documentent tous les actes, surtout ceux dont certains voudraient éviter la divulgation dans le cadre du litige opposant l’Etat tunisien à la société ABCI au sujet de la BFT, et qui risquent aujourd’hui d’être déménagées on ne sait où, ont déjà failli être détruites lors d’un incendie tout aussi étrange.
Cela s’est produit le 5 décembre 2014 et seule l’arrivée rapide des agents de la protection civile, après avoir été alertés par des voisins, a permis de maîtriser l’incendie avant qu’il ne provoque des dégâts.
On avait alors annoncé une enquête de police pour dire si l’incendie est d’origine criminelle ou pas, mais on n’en connaît pas les conclusions.
Ensuite, ces archives étant importantes pour établir les responsabilités dans le litige au sujet de la BFT, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) avait ordonné à la partie tunisienne de les protéger, c’est-à-dire de les protéger contre tous les risques. Ce qu’elle ne fait pas bien pour l’instant. Affaire à suivre…
Nabil Ben Ameur
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