Samira Merai et Bochra Belhaj Hmida.
Il a fallu que les médias en parlent et que Bochra Belhaj Hmida, députée d’Al-Horra, le crie sur tous les toits pour que le ministère de tutelle bouge.
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Samira Merai, a demandé, aujourd’hui, au bureau du délégué général de l’enfance de faire le suivi de l’affaire du Français Thierry Darantière (52 ans), qui a agressé sexuellement 66 enfants dont 41 Tunisiens, et de se charger d’identifier les enfants, de les trouver et d’assurer leur encadrement psychologique, social et juridique.
Bochra Belhaj Hmida a indiqué que cette affaire remonte à 2011 et que c’est le FBI, l’agence de renseignement américaine, qui l’a révélée aux autorités judiciaires en France, qui, à leur tour, ont sollicité l’aide judiciaire de la Tunisie, dès 2012, mais aucune démarche n’a été faite pour retrouver les 41 enfants âgés de 6 à 16 ans, les défendre et les encadrer.
«A part le Sri Lanka, ni l’Egypte ni encore la Tunisie ne se sont manifestées au cours de l’enquête menée en France sur le responsable d’une association qui se veut caritative, humanitaire et religieuse, et qui a abusé d’enfants lors de ses voyages dans ces pays», a souligné Mme Belhaj Hmida, en s’étonnant du silence de la justice tunisienne.
L’Etat tunisien devrait au moins se rattraper aujourd’hui en menant son enquête pour encadrer psychologiquement ces mineurs, a-t-elle ajouté.
«Selon l’article 30, on n’attend pas qu’une plainte soit déposée pour dénoncer un crime. Mais dans le cas d’espèce, l’Etat tunisien était au courant, mais a préféré garder le silence et fermer l’œil pendant 4 ans, alors qu’il devait être sur l’affaire dès le départ», s’est encore étonnée la députée.
La loi tunisienne ne reconnait le viol que sur les enfants âgés entre 6 et 13 ans et punit de prison pour complicité ceux qui ont plus de 13 ans, alors qu’ils sont encore enfants et ont besoin d’être protégés, a encore déploré Mme Belhaj Hmida.
Le ministre de la Justice a également ordonné aujourd’hui au ministère public auprès du Tribunal de première instance de Sousse, l’ouverture d’une information judiciaire sur le viol de 41 enfants tunisiens par le Français Thierry Darantière.
Z. A.
Donnez votre avis