Un quotidien britannique dresse un guide touristique des pays du monde où les visiteurs du Royaume-Uni ne devraient pas se rendre. La Tunisie y figure…
Par Marwan Chahla
A bien lire cette classification de l’‘‘Express’’, publiée sur son site mercredi 29 juin 2016, plus de la moitié des pays du globe terrestre ne seraient plus «visitables» et les ressortissants britanniques (ou autres!) feraient mieux de rester cloîtrés chez eux, en attendant que la tempête terroriste passe…
Cette liste, qui puise ses informations auprès du Foreign and Commonwealth Office (FCO), comprend près d’une quarantaine de pays du monde où le risque d’attentats terroristes est élevé. On y trouve la Tunisie, bien sûr, mais pratiquement tous les pays arabes. On peut se consoler cependant d’y trouver aussi la France, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, l’Australie et la Russie. Excusez du peu…
En Afrique, seules les régions centrale et occidentale serait épargnées par le fléau terroriste – jusqu’à un nouvel ordre du ministère britannique des Affaires étrangères.
En Asie, la Chine serait sûre. Le Vieux continent ne serait sauf qu’en une petite partie centrale. Les Amériques, elles, seraient presque totalement protégées contre toute atteinte terroriste (?). Ce qui est pour le moins exagéré, si l’on pense aux derniers attentats meurtriers à Orlando, aux Etats-Unis.
L’‘‘Express’’, nous dirait-on, ne fait que relayer des renseignements qui lui ont été fournis par le FCO.
Les critères de cette classification restent, tout de même, très aléatoires et peu convaincants, car l’on a du mal – au moins par intuition – à imaginer que l’on puisse mettre sur un même pied d’égalité les moyens et l’efficacité sécuritaires d’un pays comme l’Allemagne, la France ou l’Espagne, et ceux d’un pays africain comme le Tchad, l’Ethiopie ou la Somalie.
Bref, il serait plus judicieux d’admettre tout simplement qu’il n’y a aucun pays au monde qui échappe à la menace terroriste. Le risque terroriste zéro n’existe nulle part.
Le monde, tout le monde, du nord au sud, d’est en ouest, devrait plutôt reconnaître la nature omniprésente de ce danger terroriste et faire montre de plus de détermination à le combattre.
Etablir des classifications ne servirait donc pas à grand chose. Sauf à mal informer les gens, à les effrayer et à perturber leurs programmes de vacances, avec les conséquences humaines et économiques que l’on sait.
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